Didier Henry | Le poids des montagnes

« Poésie d’un jour



Gianmaria Testa3








LE POIDS DES MONTAGNES


Gianmaria Testa i.m.                    



Les arcades, devant la gare de Coni,
je me souviens que la place est en pente,
on ne voit pas les montagnes, mais elles pèsent
leurs vieux ravins de schistes noirs
sur les villages, là-haut, vers la France…

En voiture avec un ami, ce jour de foire,
une trompette joue sous les arcades,
on ne sait pas d’où vient le son
qui tourne et emplit la place et la ville
mêlé au sifflet d’un train qui part…

Le chef de gare sur un quai solitaire
se demande, lissant ses moustaches,
s’il va sortir de l’étui la guitare
cachée dans son bureau derrière l’armoire à soufflets
pour en faire une chanson…

Longtemps que j’allai à Coni,
le joueur de tromba doit être mort,
le chef de gare aussi, et mon ami…
Pour alléger le poids des montagnes
les arcades restent seules.



Didier Henry, Continuo, éditions Faï fioc, 2020, page 68.





Didier Henry  Continuo





DIDIER HENRY


Didier Henry portrait 2
Ph. © Crocus | Quoc Trung Phan
Source





■ Didier Henry
sur Terres de femmes


inachevée (poème extrait d’Instantanés) [+ une notice bio-bibliographique]




■ Voir | écouter aussi ▼


→ (sur Terres de femmes)
Gianmaria Testa | Il viaggio
→ (sur le site de France Culture)
Gianmaria Testa et l’Italie d’aujourd’hui





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