Adeline Baldacchino, Jour 7

« Poésie d’un jour




JOUR 7



Je ne vais pas sur la mer
car il faudrait être la mer elle-même
et je ne peux naviguer sur elle
à tant vouloir m’y perdre
je ne saurais plus flotter
(liège éperdu de chair
et d’os plus légers que l’air).

Elle vient à moi
l’île où tout se fait
possible
l’extrême instant
figé dans l’aube
fusionnelle
comme un horizon.

Je me radoube
ou me consume
c’est au choix
je veux voir des agapanthes
des papayers
des choses qui font
frémir.

J’y suis maintenant
comme installée
passagère arrimée
à bâbord
tourbillons offerts
à tribord
indélogeable.

Le temps n’a plus de prise
sur le corps
je vais de seconde en
seconde
goutte
à
goutte.

Alors ce qui brise
ce qui sature et qui suture
cicatrices mal
effacées
contusions des mots
des autres
(n’importe plus).

Rassemblée
tout entière
concentrée
dans la force
éparse
je suis
sur une île.





Adeline Baldacchino, Atlantides in Théorie de l’émerveil, Les Hommes sans Épaules éditions, 2019, pp. 139-140. Postface de Christophe Dauphin.






Adeline Baldacchino  Théorie de l'émerveil






ADELINE BALDACCHINO


Adeline_baldacchino octobre 2017
Source





■ Adeline Baldacchino
sur Terres de femmes


Théorie de l’émerveil (lecture d’AP)
Le perroquet à la langue de bois (poème extrait du Chat qui aimait la nuit)
[De l’autre côté de la nuit] (poème extrait de De l’étoffe dont sont tissés les nuages)
13 poèmes composés le matin (pour traverser l’hiver)[lecture d’AP]




■ Voir aussi ▼


→ (sur le site des éditions Les Hommes sans Épaules)
une notice bio-bibliographique sur Adeline Baldacchino
→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
une fiche bio-bibliographique sur Adeline Baldacchino
→ (sur Terre à ciel)
un entretien d’Adeline Baldacchino avec Sabine Huynh (+ 7 poèmes inédits et une notice bio-bibliographique)





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Commentaires

  1. Avatar de Hayat Ait-Boujounoui
    Hayat Ait-Boujounoui

    Être une île et ne pas se fondre dans la mer… Juste se ressourcer dans les mots et la terre du grand large… Superbe !

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