Emmanuelle Le Cam / Un chant d’hiver

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Encre de Nourit Masson-Sékiné

 

 

Je sais de lui mon amoureuse
attente, l’étreinte et la douceur
de bras autour de moi, la parole
vive souvent, qui va ricocher
contre les meubles blonds, en
impatience. Je sais ce que l’on tait
de peur de le voir s’en aller :
l’amour bleu aux silences éloquents.

 

Bretagne m’arrime à cette terre acide
et je ploie l’échine savourant l’échec
avant la victoire, l’échec passager et relatif
les mains crispées par un néant radical
je sais les petits matins, leurs sombres ardeurs.

 

L’eau de la rivière est glacée
où mes doigts s’aventurent et je
frissonne jusqu’à l’os
mon squelette friable n’émeut
qu’un ciel clair, si loin ce ciel
qu’il ne peut guère m’aider-
je frissonne – un goéland passe
suivi d’un silence. Je me
recroqueville sur l’absence.

 

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Emmanuelle Le Cam, Un chant d’hiver, Cahiers du Loup bleu, dessin, Nourit Masson-Sékiné, Les Lieux-Dits 2024, pp.21, 22, 23.

 



EMMANUELLE  LE  CAM

Emmanuelle Le Cam
Source

■ Emmanuelle Le Cam

sur Terres de femmes ▼

Le sourire des rois (extrait) in Les Nus, Éditions Rhubarbe, Auxerre, 2011

 

■ Voir aussi ▼

→ (sur le site du Printemps des poètes) une notice bio-bibliographique sur Emmanuelle Le Cam

 

 

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