Claudine Bohi | Olivier Gouéry [Voici donc le matin]

«  Poésie d’un jour »




Gouéry
Ph. Olivier Gouéry
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[VOICI DONC LE MATIN]



Voici donc le matin et sa brassée de frais qui éponge le ciel      on entre dans le blanc comme dans une image elle est enfin collée sur le cahier on peut la regarder en douce elle ne s’efface pas elle ne tombera pas elle n’est pas déchirée on la voit quand on veut c’est sûr on va descendre dans cette permanence dans cette certitude dans cette assise-là tu ouvriras les poings dans ta parole ah oui ! vivre est maintenant posé là sur la route et d’un seul coup on voit les choses en vrai oui c’est là et tu marches à grands pas dans le matin des villes soulevant la blancheur comme un coin de rideau      la rue s’invente dans son oubli quelque chose revient qui ne fut pas au monde et que tu portes dans tes bras on a rangé les voitures le long d’une autre rive dans un autre sommeil le corps est plein de blanc le saviez-vous ? il y a en lui cette neige liquide et très heureuse l’air y déplie parfois ses poumons larges et ses flocons      cela devient possible de nommer un espace vivant tu te prends par la main tu touches une ouverture la délivrance c’est juste un décalage oui c’est un pas de côté dans les jambes tous les chemins sont inconnus et c’est bien la merveille tu poses ta fatigue à même le sol tu ne crois plus du tout en elle



Claudine Bohi, L’œil est parfois rétif, poèmes, Galerie L’œil écoute | Éditions Le bruit des autres, 2013, page 33. Photographies d’Olivier Gouéry.







Bohi Gouéry







CLAUDINE BOHI


Claudine Bohi





■ Claudine Bohi
sur Terres de femmes


[brouillard n’est pas absence] (poème extrait d’Éloge du brouillard)
Et cette fièvre qui demeure
[Duels de lumière] (poème extrait de La plus mendiante)
Secret de la neige (poème extrait de L’Enfant de neige)
Le funambule sans son fil (poème extrait de Même pas)
[je laisse tomber le mot maman] (poème extrait de Mère la seule)
Mère la seule (lecture d’Isabelle Lévesque)
L’invisible (poème extrait de Mettre au monde)
Naître c’est longtemps (lecture d’AP)
Naître c’est longtemps (lecture de Philippe Leuckx)
Corps levé (poème extrait de Naître c’est longtemps)
[L’eau son puits étrange] (poème extrait de On serre les mots)
[à force de mots sur la peau] (poème extrait de Parler c’est caresser un corps)
[La raison sort toujours de l’irrationnel] (poème extrait de Rêver réel)
Une lumière de terre (poème extrait d’Une saison de neige avec thé)
Claudine Bohi | Philippe Bouret, Cet enfant sans mot qui te commence (lecture d’AP)
→ (dans l’anthologie Terres de femmes)
si ce n’est pas trembler
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le Portrait de Claudine Bohi (+ deux poèmes)




■ Voir aussi ▼


→ (sur le site d’Olivier Gouéry)
un portfolio (12 photographies) de L’œil est parfois rétif
→ (sur le site du Printemps des poètes) une
fiche bio-bibliographique de la Poéthèque sur Claudine Bohi





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