Olivier Larronde | Vendange

« Poésie d’un jour »



VENDANGE




La fleur déclose me prive de tout comme elle s’abandonne en fruit. Mon sang charrie des glaçons, fleur de la récolte quand le cortège de ce soir m’ouvrira les veines.

Meuniers, ramoneurs et ceux que le sel a déteints, mes démons se laissent apparaître, vêtus de soufre et plus près des papillons pour cette race légère que saura fixer une pointe dans l’aile. À des fleurs les papillons font l’amour, eux vont aux baisers des fruits.

Délaissant ces bouches entr’ouvertes qui pendent aux branches,  d’un  galop  les  vendangeurs  passeront  fouler
mon corps
                   une grappe de leur vigne.




Olivier Larronde, Rien voilà l’ordre, L’Arbalète, 1961, in Œuvres poétiques complètes, précédées de Villon adore rire, par Jacques Roubaud et de Brève vie d’Olivier Larronde, par Jean-Pierre Lacloche, Le Promeneur | Éditions Gallimard, 2002, page 117.





OLIVIER LARRONDE


Olivier Larronde
Source



■ Olivier Larronde
sur Terres de femmes

Amours



■ Voir aussi ▼

→ (sur La Pierre et le Sel)
« Olivier Larronde, poète maudit » (un dossier établi par Jean Gédéon)
→ (sur écrits-vains.com)
« Olivier Larronde ou l’archange poète » (article de Joë Ferami)
→ (sur Les Trompettes Marines)
Olivier Larronde ou le dernier poète maudit, par François Reibel




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