Rafael Alberti | [Souviens-toi de moi, mon amie]

« Poésie d’un jour »



La Sirene - Marc Chagall  -
« Quand tu seras, au fond des mers,
une sirène ! »

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[RECUÉRDAME EN ALTA MAR, AMIGA]



Recuérdame en alta mar, amiga,
cuando te vayas
y no vuelvas.


Cuando la tormenta, amiga,
clave un rejón en la vela.


Cuando alerta el capitán
ni se mueva.


Cuando la telegrafía
sin hilos ya no se entienda.


Cuando ya al palo-trinquete
se lo trague la marea.


Cuando en el fondo del mar
seas sirena.






[SOUVIENS-TOI DE MOI, MON AMIE]



Souviens-toi de moi, mon amie,
en haute mer, quand à jamais
tu partiras.


Quand la tempête, mon amie,
clouera sa lance dans la voile.


Quand, à son quart, le capitaine
ne bougera.


Quand les appels du télégraphe
se feront muets à nos oreilles.


Quand la marée aura déjà
englouti le mât de misaine.


Quand tu seras, au fond des mers,
une sirène !




Rafael Alberti, Marin à terre [Marinero en tierra, 1925], suivi de L’Amante et de L’Aube de la giroflée, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 2012, page 129. Présentation et traduction de Claude Couffon.





RAFAEL ALBERTI


Alberti
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■ Rafael Alberti
sur Terres de femmes

Ballade du silence craintif (poème extrait de Ballades et chansons du Parana)



■ Voir | écouter aussi ▼

le site de la Fondation Rafael Alberti





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