Samira Negrouche | [Des sillons se creusent]

« Poésie d’un jour »



Le désert a mal de liberté
« le désert a mal de liberté »
Ph., G.AdC







[DES SILLONS SE CREUSENT]



Des sillons se creusent dans le désert d’Afrique, les caravanes ne savent plus descendre dans la terre noire, le désert a mal de liberté, c’est la légende qui s’inverse contre la mer barbelée. Un sourire encore haletant, des larmes à rebord de cœur, à la frontière de l’espace infranchissable, ce chemin sans issue, cette fuite indéterminée.




Ramper vers l’infini
oubli                de l’homme
invisible sa trace
entre les chairs
entremêlées de sueurs
et d’effroi



regards figés
sur les corps offerts
à l’aventure
               du passage



tout ouvrir
jusqu’à la ligne
emmurée.
Samira Negrouche, Le Jazz des oliviers, Éditions du Tell, Blida, 2010, pp. 37-38. Illustrations d’Yves Olry.




SAMIRA NEGROUCHE


Samira Negrouche Guidu
Image, G.AdC




■ Samira Negrouche
sur Terres de femmes


[J’aborde la plus haute rive](extrait de Quai 2 | 1)
Tes vagues (+ notice bio-bibliographique)
Six arbres de fortune autour de ma baignoire (lecture d’AP)
[Tu ne te résignes pas] (extrait de Six arbres de fortune autour de ma baignoire)
[Un doigt réaligne les fils] (extrait de Traces)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Il se peut




■ Voir | écouter aussi ▼


→ (sur Artpoésie)
une sélection de poèmes extraits du recueil À l’ombre de Grenade
→ (sur Transcript)
Samira Negrouche : Café sans sucre
→ (sur Réseau scientifique Terra)
Correspondance de Samira Negrouche & Nicole Caligaris (novembre 2007-janvier 2008)
→ (sur YouTube)
Samira Negrouche – Portrait d’une poétesse (Voix de la Méditerranée, Lodève, juillet 2011. Réalisation de Sonia Viel. Propos recueillis par Thierry Renard. Production Espace Pandora)





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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    « Une légende qui s’inverse contre la mer barbelée »… ainsi saigne cette coupure entre l’Afrique sub-saharienne et les pays du Maghreb, là où font escale les migrants poussés vers Utopia. Le désert et ses camps de réfugiés, sables rouges des roses incendiées. Des mots en caravanes où bat un rythme syncopé, répétitions comme le grondement sourd de vagues ou le piétinement d’une longue marche dans une poudre de terre aride. Bruits de cailloux. La main soigne la chair de l’homme, les mots soignent les cœurs blessés… Un poème qui en appelle à l’hospitalité. Oliviers, eau et pain… fraîcheur d’oasis… La Méditerranée est riche de cette écriture de braise où se rencontrent douleur, douceur, lumière nue et fraternité.

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