Gérard Titus-Carmel | Oppresse du loin montant

« Poésie d’un jour »



Gérard Titus-Carmel dans son atelier
Ph. Julien Daniel (décembre 2001)
Source







OPPRESSE DU LOIN MONTANT
(Premier mouvement)



4. Quatrième état



Là devant la mer se dresse sans défaut
seule crantée devant l’impossible et s’effrangeant
à tant mourir dans la répétition

des vagues claires & rondes toutes sœurs liées
dans le balancement en pure salive
de l’écume défaite sous le ciel toujours semblable

et comme ainsi demeurés cois interdits
roulés à son bord le temps rompu
cognant fou régulier à nos corps




      (Flaque sans fond où toujours le ciel se renverse et que la nuit pousse et nourrit ; obscurité peuplée de monstres violets & sans yeux circulant gravement en son sein, ahans du monde invisible rythmant la danse. Et le sel toujours dévastant la bouche : je me tiens à cette lisière comme à l’avancée du jour ainsi que j’acquiesce aux saisons, comptant et recomptant les coups qu’assènent les sœurs laiteuses, si mauvaises en leur belle eau des origines quand le sable les boit et que mon image disparaît avec elle sous le miroir.)




Gérard Titus-Carmel, « Oppresse du loin montant » (Premier mouvement), in Ressac, Obsidiane, 2011, pp. 26-27.





Gérard Titus-Carmel, Ressac





GÉRARD TITUS-CARMEL


Gérard Titus-Carmel
Source




■ Gérard Titus-Carmel
sur Terres de femmes

Albâtre, I. 8
en traîne d’ocre et de blanc (extrait de Serpentes)
La Nuit au corps




■ Voir aussi ▼

→ (sur Mediapart)
une note de lecture de Bernard Demandre sur Ressac de Gérard Titus-Carmel (+ éléments de bibliographie + extraits)
→ (sur YouTube)
Gérard Titus-Carmel | L’exposition Suite Grünewald au collège des Bernardins, Paris (13 mars-9 août 2009)





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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Oh la la ! et en plus, vous écrivez admirablement ! j’étais restée bouleversée très très longtemps au Collège des Bernardins face à vos variations sur la crucifixion du Retable d’Issenheim, laissant passer les vagues de visiteurs jusqu’à ce que ces 160 oeuvres se déclinent en un seul souffle. De la Suite Grünewald à « l’écume défaite sous le ciel toujours semblable » il n’y a qu’un glissement furtif de langue à langue mais même homme tenant le pinceau et la plume « à la lisière de l’invisible ». MERCI.

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