Laure Cambau | Tombeau de Janis

« Poésie d’un jour »



Janis Joplin 2
j’écris pour retrouver la petite noyée du Southern Comfort





TOMBEAU DE JANIS


En partant tu m’as laissé tes consonnes
en gage d’immortalité
une fenêtre pour ta voix
un blanc pour les baisers
tu m’as laissé une assiette pour tes écailles
une tache sur mon poignet gauche
une étoile assortie aux yeux du dernier amant
et ta première mue
et j’écris à l’envers
protégée par tes peaux de serpents bibliques
les mouches et les vautours attendront au bistro
parce qu’il pleut et que le vin n’est pas droit
j’écris pour retrouver la petite noyée du Southern Comfort
et je remercie Edison


Laure Cambau, Lettres au Voyou céleste suivi de Blanc sans blanc, Éditions de l’Amandier, 2010, page 60.






LAURE CAMBAU


Laure_cambau
Ph. © Laure Cambau
Source





■ Laure Cambau
sur Terres de femmes


Ma peau ne protège que vous (lecture d’Isabelle Lévesque)
Pèlerin
tekké (extrait du Manteau rapiécé)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Sans pourquoi



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site du Printemps des poètes)
une autre fiche bio-bibliographique
→ (sur le site de Claude Ber)
une page consacrée à Laure Cambau (invitée du mois de juin 2010)




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Commentaires

  1. Avatar de Fabian
    Fabian

    « Je me souviens très bien de mes quinze ans. En reflet miroir. Je vois les autres dans cette année-là. Ceux que l’on paumait en route, qui faisaient un tour de piste avant de s’envoler. L’année de mes quinze ans, c’était l’année où on les perdait tous, seringues à terre, poudre diluée. J’ouvrais les yeux sur un monde d’échecs et mat où, déjà, la Reine s’était évaporée. Entrevue dix minutes peut-être, entre sueur et alcool, dans un bar canadien fabriqué de caisses et tonneaux, JJ m’avait abandonnée. J’avais pourtant adopté le velours de ses tuniques, les franges de ses écharpes, les lunettes rondes de sa fausse myopie ; j’avais hurlé, jusqu’à deux paquets de cigarettes par jour, pour espérer le retour de ses hommes en éternelle deshérance. Rien à faire, Cry Baby, l’univers qu’elle me léguait sans le savoir allait me faire chialer, hurler, rire, hoqueter, vomir, mourir. Vivre. » …

    je ne finirai sans doute jamais ce projet de roman, mais je revois Janis du plus profond d’elle-même. Son rire égorgé à la fin du vocal de « Mercedes Benz« . Hats off, lonely you.

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