
Ph., angelepaoli
Pour Guidu
SPELUNCATU
Derrière la vitre du palais, l’église de la grand-place s’absente, noyée doucement derrière la somptuosité baroque plein ciel de la collégiale. Adossée sur l’invisible, son clocher rivalise avec les cimes effacées. C’est la collégiale toujours qui impose le sien. Découpe élancée de courbes, de voussures ouvertes plein soleil sur le beau pays de Balagne.
La lumière de ce mai d’automne joue plein feux sur la façade. Arcatures et spirales, enroulements de feuilles de merlons, dépliements d’ombres dans les angles. Plein silence sur la place nouée à ses acteurs absents. Deux hommes en face à face échangent les banalités du jour, regards perdus sur l’horizon, voué à l’abandon des âges.
La vitre pleure en gouttes vaines la splendeur des ors disparus, renaît en vagabondages dans les ors vibrants des feuillages.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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