Florence Pazzottu | À contre-pente

«  Poésie d’un jour  »



Contepente_une_perce_nigmatique
Ph., G.AdC





À contre-pente



Écrire est une contre-pente, cet éveil, ce

recueil des forces qui résistent à la mort (aux

pentes de la mort chaque jour, gestes, mots dedans,

dehors, induits cachés – banals – ou assénés), cet

effort bienheureux, bienveillant et rude parfois,

éprouvant, pour que soient préservés, à venir le

vivant, le singulier de l’homme et l’énigme qu’il

est pour l’homme et que ne perce (pas plus que pour le

vers) la divulgation ni de son nombre – ne fait

pas somme, crie plutôt l’opacité accrue, la

défaite de qui tente l’élucidation du

mystère de l’espèce parlante en la visant

du dehors comme un geste connu – ni de son vide

supposé ; par grâce, ou sursaut vif, apaisant

l’inflation dure, l’éruption de substance de

son centre introuvable et que manquent – mais elles pèsent,

menacent – toutes les tentatives de fabrique

et commerce du vif ; l’homme serait – ainsi nous

parle « écrire », à contre-pente – non pas cet

animal parlant, anomalie ou perfection,

seuil, achèvement de l’évolution, mais dans

la nature une coupe (trouée – comme le vers

taillant la phrase) – une percée énigmatique.



Florence Pazzottu, La Tête de l’Homme, Éditions du Seuil, Collection « Déplacements » dirigée par François Bon, 2008, page 100.




■ Florence Pazzottu
sur Terres de femmes

Attendu qu’il arrive… (+ notice bibliographique)
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Commentaires

  1. Avatar de PhA
    PhA

    Pas encore lu celui-ci, mais il y a déjà de beaux titres – de beaux textes – dans cette récente collection.

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