Paul Celan | Lob der Ferne

«  Poésie d’un jour  »



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Ph., G.AdC







LOB DER FERNE



Im Quell deiner Augen
leben die Garne der Fischer der Irrsee.
Im Quell deiner Augen
hält das Meer sein Versprechen.

Hier werf ich,
ein Herz, das geweilt unter Menschen,
die Kleider von mir und den Glanz eines Schwures :

Schwärzer im Schwarz, bin ich nackter.
Abtrünnig erst bin ich treu.
Ich bin du, wenn ich ich bin.

Im Quell deiner Augen
treib ich und träume von Raub.

Ein Garn fing ein Garn ein :
wir scheiden umschlungen.

Im Quell deiner Augen
erwürgt ein Gehenkter den Strang.






ÉLOGE DU LOINTAIN



Dans la source de tes yeux
vivent les nasses des pêcheurs de la mer délirante.
Dans la source de tes yeux
la mer tient sa parole.

J’y jette,
cœur qui a séjourné chez des humains,
les vêtements que je portais et l’éclat d’un serment :

Plus noir au fond du noir, je suis plus nu.
Je ne suis, qu’une fois renégat, fidèle.
Je suis toi, quand je suis moi.

Dans la source de tes yeux
je dérive et rêve de pillage.

Une nasse a capturé dans ses mailles une nasse :
nous nous séparons enlacés.

Dans la source de tes yeux
un pendu étrangle la corde.



Paul Celan, Pavot et mémoire in Choix de poèmes réunis par l’auteur (édition bilingue), Gallimard, Collection Poésie, 1998, page 43. Traduction de Jean-Pierre Lefebvre.






■ Paul Celan
sur Terres de femmes

23 novembre 1920 | Naissance de Paul Celan
La main pleine d’heures
Lointains
Stimmen
TANT D’ASTRES
Tübingen, Jänner
13 février | Paul Celan, Tout en un
5 décembre 1960 | Lettre de Nelly Sachs à Paul Celan
Jeudi 11 décembre 1969 | Lettre de Paul Celan à Ilana Shmueli
Correspondance Nelly Sachs | Paul Celan



■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur Lyrikline)
Paul Celan disant lui-même dix de ses propres poèmes





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