Béatrice Bonhomme | Sauvages

«  Poésie d’un jour  »



ma délicate éparpillée secrète dans l’éclatement bleu foncé d’une jouissance
Aquatinte numérique originale, G.AdC






SAUVAGES


Tu demeures sur les ailes blondies
de la mer, ma délicate, dont
l’humble jouissance éparpille
les étoiles
mendiant d’amour posé sur le
cœur gros des tournesols
le visage écarté en cœur de soleil ou de chagrin
tu ouvres la bouche la mer
sur ta secrète jouissance

Tu demeures posée sur les contreforts du rêve
j’ai longtemps attendu ton espace
l’espace de ton corps qui emplit
le silence,
un plein dans un creux
un en-creux
Tu reposes désormais sur les
tombes des contreforts
ma délicate éparpillée secrète dans
l’éclatement bleu foncé d’une jouissance […]

je n’ai jamais pleuré ta mort
qu’aujourd’hui le temps des larmes,
allongée sur la tombe de ton enfance
tu reposes
à la fenêtre ouvre les bras
ma tendre, ma délicate
ma jouissance éparpillée sur les
tombes de ton silence



Béatrice Bonhomme, I. L’Embellie. Sauvages (1996), éd. Moires, 1997, in Poumon d’oiseau éphémère, Poèmes 1996-2001, Melis Editions, 2004, pp. 14-18. Poème sélectionné par le Calendrier de la poésie francophone 2008 (anthologie. Choix de Shafiq Naz), Alhambra Publishing, 2007, page 254.





BÉATRICE  BONHOMME


Béatrice Bonhomme
D.R. Ph. Laurent Bourdelas




■ Béatrice Bonhomme
sur Terres de femmes

Tharros (extrait des Boxeurs de l’absurde)
Mutilation d’arbre (lecture d’AP)
Le pacte des mots
Passage du passereau
[Les petits chevaux de Tarquinia]
Poumon d’oiseau éphémère
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le Portrait de Béatrice Bonhomme-Villani par Guidu Antonietti di Cinarca, un poème extrait de Poumon d’oiseau éphémère et l’excipit de Mutilation d’arbre
T’écrire adolescent
La terre rouge
Tes nuits sont devenues mes jours
Variations du visage & de la rose (lecture de France Burghelle Rey)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Un lacis de sang et d’ombre



■ Voir aussi ▼

→ (sur Terres de femmes)
Kaléidoscope d’Enfances
→ (sur Wikipedia)
une belle bio-bibliographie de Béatrice Bonhomme
→ (sur Terres de femmes)
La rencontre Hölderlin-Jouve-Klossowski par Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert
→ (sur le site de la Revue d’art et de littérature, musique)
un entretien de Rodica Draghincescu avec Béatrice Bonhomme (Numéro 45 – décembre 2008)
→ (sur Gattivi ochja)
un poème de Béatrice Bonhomme (également extrait de Poumon d’oiseau éphémère) traduit en corse par Stefanu Cesari





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Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Quel mystère, ce poème, si plein d’amour et de mort, un amour qui inaugure le désir au-delà de l’absence, défiant la mort. Une écriture qui dissout l’insupportable, affleure la mémoire pour devenir voix du réel, faisant de la mer une peau et du regard une paume, un lit de tendresse, une présence diffuse devenant le monde et ordonnant le temps.

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