James Sacré | Je t’aime. On n’entend rien

«  Poésie d’un jour  »


Par le chas du temps ?
Ph., G.AdC





Geste parlé
Je t’aime. On n’entend rien




Parfois le mot aimer convient,
On le sait sans pouvoir se l’expliquer.
Il semble que cela emporte où c’est comme plus rien
Comme plus rien mais pourtant
Le plus solide contentement.
Ni désastre ni parousie, on ne saurait pas dire
Ni rien ni tout ni l’insignifiance,
On n’a que deux mots donnés tout entiers : je t’aime ;
Ou des formules qui sont
Des forces de ruine et d’enchantement
Qu’on s’imagine être des poèmes.

Dire « je t’aime » tout bêtement s’allonge.
Mais ça qui encombre fait aussi du bien.

Je t’aime dit tout le présent que voilà :
Juste un vers pour commencer un poème
Qui va d’un instant l’autre. S’il vraiment passe
(On voit mal comment)
Par le chas du temps ?

Le présent décousu, rien : je t’aime.




James Sacré, Un paradis de poussières, André Dimanche Éditeur, 2007, pp. 113-115.






JAMES SACRÉ


James Sacré par le photographe Olivier Roller
Ph. © olivier roller
Source





■ James Sacré
sur Terres de femmes

[Dans la pointe exiguë d’un pays qui est de la campagne] (extrait d’Écrire pour t’aimer)
[Il y a le menhir] (extrait d’Et parier que dedans se donne aussi la beauté)
Le paysage est sans légende (lecture de Tristan Hordé)
Dans le format de la page (extrait de Le paysage est sans légende)
Figure 42 (poème extrait de Figures qui bougent un peu)
Le désir échappe à mon poème
Parfois
James Sacré, Lorand Gaspar | Dans les yeux d’une femme bédouine qui regarde



■ Voir aussi ▼

→ (sur remue.net)
James Sacré/Un paradis de poussières (article de Jacques Josse)
→ (sur le site de Jean-Michel Maulpoix)
un article de James Sacré (« Une boulange de lyrisme critique »), texte paru dans la revue Le Nouveau Recueil (éditions Champ Vallon)
→ (sur Terres de femmes)
| rouge | (Angèle Paoli)





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Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Eh oui….

  2. Avatar de Alistrid
    Alistrid

    Un certain regard peut être le consentement.
    Oui.

  3. Avatar de Angèle Paoli

    Alistrid, « consentement » ou « contentement » ? Et même « enchantement » ?
    A une consonne près, qu’est-ce que cela change du poème, de notre regard sur les mots ? ou plutôt de notre manière d’entendre « Je t’aime » ?

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