Jacques Dupin | Tendre est la sonorité

«  Poésie d’un jour  »



Tendre est la sonorité
Ph., G.AdC







TENDRE EST LA SONORITÉ



Tendre est la sonorité
de la flèche décochée dans l’eau


concentration de la folie
parmi l’espace froissé


une ombre voyelle se loge
sous la corde qui se tend


un théâtre de l’exactitude
écarte les plis de l’eau




Jacques Dupin, De nul lieu et du Japon, suivi de Sans rien dire par Emmanuel Laugier, farrago Éditions Léo Scheer, 2001, page 39.







Un théâtre de l’exactitude écarte les plis de l'eau
Ph., G.AdC








JACQUES DUPIN


Dupin1
Source




■ Jacques Dupin
sur Terres de femmes

Jacques Dupin à Privas (+ bio-bibliographie)
Les graines brûlent sans souffrir
La mèche
Pierre de soleil
4 mars 1927 | Naissance de Jacques Dupin
22 janvier 1948 | Jacques Dupin, Lettre à René Char



■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur YouTube)
Jacques Dupin lit des fragments de Fragmes, in Echancré (éditions P.O.L), le 21 avril 2010, lors d’un entretien avec Jean-Michel Maulpoix
→ (sur P/oésie, le blog d’Alain Freixe)
Entretien avec Jacques Dupin, « sourcier de l’ordinaire éclat »






Retour au répertoire du numéro de février 2009
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Ce n’est pas simple et c’est simple
    tous ces morceaux de sensations justes qui n’étaient pas faits pour se rencontrer
    et ces mots qui se frôlent
    ensemble dévoilent une co-naissance
    l’oeil qui déplie l’eau et suit la pénétration de la flèche puis ce froissement de l’air, non, c’est avant l’eau et ça meurt dans cette jouissance : « tendre est la sonorité »
    une ombre voyelle… la corde de l’arc, oui, c’est ça, exactement ce bruit ce bruit je me souviens cette vibration après plus tard mémoire de cette tension
    mais quelle folie tout cela : c’est trop juste !

  2. Avatar de Angèle

    Oui, Christiane,vous avez raison : à la fois simple et pas simple du tout. Pour ma part, j’aurais davantage associé à la corde qui se tend ou à la flèche qui rompt l’eau, la consonne (plutôt que la voyelle), son bruit sec ou mat ou dur. La dureté et la précision plutôt que le flou de la tendresse. C’est aussi cela, être poète. Faire jouer les écarts et vaciller les images attendues.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *