Béatrice Bonhomme | Poumon d’oiseau éphémère. 9



il croit qu’il est sauvé
et d’un coup cette sensation de libération
comme les convalescences d’enfant
et puis grandit la poigne de la mousse
s’élargit comme un faisceau de plumes
dans l’arbresle des poumons
et pluine d’étoiles en fer
au centre des carrefours de neige
rejoint cette sensation
d’être bloqué à jamais
dans la mâchoire du poisson
qui plus jamais ne saisit l’air des libellules
mais seulement la bouche ouverte
tendue en vain
vers l’unique ruisseau de l’espace


[SUITE]



Béatrice Bonhomme, Poumon d’oiseau éphémère, Poèmes 1996-2001, Melis Éditions, 2004, pp. 111-122.