8 avril 2009 | Mort d’Henri Meschonnic



BLANC COMME LA NUIT
Ph, G.AdC







BLANC COMME LA NUIT


Blanc comme la nuit je ne dors pas
noir comme le matin je me lève
mes mains tremblent parce que je porte mon silence
il faut que je dorme pour retrouver mes paroles
je tiens bon pendant des temps pour te marier à mon bonjour.

Parce que ton silence est une naissance
ta gorge est serrée tu ne peux plus faire un mot
les larmes filtrent la joie comme une essence
tu commences tu veilles même quand tu dors.


Henri Meschonnic, Dédicaces proverbes, poèmes, Éditions Gallimard, 1972, page 74.





HENRI MESCHONNIC


Henri_Meschonnic
Ph. © Régine Blaig
Source



■ Henri Meschonnic
sur Terres de femmes

Et la terre coule
[chaque instant est un nouveau visage] (extrait d’Infiniment à venir)
J’apprends une phrase qui n’a pas de fin
nous ne savons pas si
Un visage



■ Voir aussi ▼

De la poésie osmotique d’Henri Meschonnic, article d’Angèle Paoli, publié en mai 2008 dans la revue faire part (document Word)
→ (sur Lumière des jours, le blog de Jacques Ancet)
Critique du rythme







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Commentaires

  1. Avatar de Christiane
    Christiane

    Chemin de neige blanche pour ce grand poète qui a tant cherché, aussi, dans la Bible de grands chemins d’inconnaissance … Maintenant s’effacent les mots et il va lentement vers la lumière… Aube…

  2. Avatar de johal

    Clarté de la parole dans la Parole

  3. Avatar de agnès
    agnès

    Oh, non !
    Encore un !

  4. Avatar de Sylvaine

    Blanches ou noires avec la musique… tout devient transparent.

  5. Avatar de Alain Ottavi

    Oui. Hélas. Il y a déjà dix mois Alain Suied nous quittait. C’est lui qui m’avait fait connaître Henri Meschonnic.

  6. Avatar de Déborah Heissler
    Déborah Heissler

    Ce qui ici émeut profondément, la naissance du tout à partir du presque rien, Blanc avec Silence :
     » […] Parce que ton silence est une naissance / […]  » nous livrait-il déjà, gisant (?) toujours au bord de quelque chose – qui soit comme une leçon d’humilité, en toute simplicité – tandis que :
     » […] les larmes filtrent la joie comme une essence / [et que] tu commences tu veilles même quand tu dors. »
    Disparition de Henri Meschonnic.

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