Jacques Dupin | Les graines brûlent sans souffrir

«  Poésie d’un jour  »



Mutisme et corde
Image, G.AdC







LES GRAINES BRÛLENT SANS SOUFFRIR



    Les graines brûlent sans souffrir : lecture
par la montagne qui avance vers nous, qui s’éteint,
disparaît ― et son contrechant dans la gorge,
sur l’abîme, par la cendre, l’air allégé…

par la montagne, la trace effacée :
mutisme et corde, ― corde dont l’effilochement
va céder, ― et qui tient…


     la montagne où le jour pénètre, nous enrôle,
poitrine contre poitrine,

et son souffle accroissant le souffle, sa clarté
se logeant à l’intérieur des os…

     plénitude, inaction : les gestes et l’immobilité
de l’amour, la complicité de la cassure…

l’eau glacée au pied de l’avalanche inonde
les fibres du corps innommé, du corps écrivant…




Jacques Dupin, « Bleu et sans nom », Contumace [P.O.L., 1986] in Ballast, Gallimard, Collection Poésie, 2009, page 100.





JACQUES DUPIN


Dupin
Source




■ Jacques Dupin
sur Terres de femmes

Jacques Dupin à Privas (+ notice bio-bibliographique)
La mèche
Pierre de soleil
Tendre est la sonorité
4 mars 1927 | Naissance de Jacques Dupin
22 janvier 1948 | Jacques Dupin, Lettre à René Char



■ Voir aussi ▼

→ (sur YouTube)
Jacques Dupin lit des fragments de Fragmes, in Echancré (éditions P.O.L), le 21 avril 2010, lors d’un entretien avec Jean-Michel Maulpoix
→ (sur P/oésie, le blog d’Alain Freixe)
Entretien avec Jacques Dupin, « sourcier de l’ordinaire éclat »



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