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Le 23 novembre 1920 naît à Czernowitz, en Bucovine, Paul Pessach Antschel, connu sous le nom de Paul Celan.
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Après la déportation de ses parents, en juin 1942, au camp de Michailovka, en Ukraine, Paul Antschel est enrôlé dans un camp de travail forcé en Valachie. De retour à Czernowitz en 1944, Paul Antschel prend la fuite pour Bucarest. Paul Antschel y travaille comme lecteur et traducteur d’auteurs russes. Les premières publications de ses poèmes, sous le nom francisé de Paul Celan, datent de 1947. En décembre de la même année, Paul Celan rencontre à Vienne, où il séjourne pendant six mois, Ingeborg Bachmann. En 1948, à Paris, Celan s’inscrit à la Sorbonne pour y passer sa licence d’allemand et publie, dans la revue Plan, 17 poèmes. Il poursuit ses travaux de traduction avec des œuvres de Jean Cocteau et de Guillaume Apollinaire. Il traduit également les recueils de poèmes d’Yvan Goll (1891-1950). En 1952, Celan donne sa première lecture publique de poèmes, à Niendorf, en Allemagne. Le 23 décembre 1952, il épouse Gisèle de Lestrange, peintre et graveur. Le premier recueil de Paul Celan, Pavot et mémoire (Mohn und Gedächtnis), paraît la même année. Commencent alors, dès octobre 1953, les premières campagnes de diffamation de Claire Goll, qui accuse Paul Celan d’avoir plagié les poèmes de son mari, le poète Yvan Goll. Le 22 octobre 1960, Paul Celan reçoit le prix Büchner à Darmstadt, en Allemagne, malgré les tentatives de Claire Goll pour empêcher cet événement. De 1955 à 1970, six recueils sont publiés : – De seuil en seuil (Von Schwelle zu Schwelle, 1955),
– Grille de parole (Sprachgitter,1959),
– La Rose de personne (Die Niemandsrose, 1963),
– Renverse du souffle (Atemwende, 1967),
– Soleil-filaments (Fadensonnen,1968),
– Péage noir (Schwarzmaut, 1969). Le 19/20 avril 1970, Paul Celan se donne la mort à Paris en se jetant dans la Seine. Son dernier poème, Rebleute, est daté du 13 avril.
SCHIBBOLETH (1) Mitsamt meinen Steinen, den großgeweinten hinter den Gittern, schleiften sie mich in die Mitte des Marktes, dorthin, wo die Fahne sich aufrollt, der ich keinerlei Eid schwor. Flöte, Doppelflöte der Nacht: denke der dunklen Zwillingsröte in Wien und Madrid. Setz deine Fahne auf Halbmast, Erinnrung. Auf Halbmast für heute und immer. Herz: gib dich auch hier zu erkennen, hier, in der Mitte des Marktes. Ruf’s, das Schibboleth, hinaus in die Fremde der Heimat: Februar (2). No pasarán. Einhorn (3): du weißt um die Steine, du weißt um die Wasser, komm, ich führ dich hinweg zu den Stimmen von Estremadura (4). SCHIBBOLETH Avec toutes mes pierres, grandies dans les pleurs derrière les grilles, ils m’ont traîné jusqu’au milieu du marché, jusqu’au lieu où se déroule le drapeau auquel je n’ai prêté aucune espèce de serment. Flûte, double-flûte de la nuit : songe à la sombre aurore jumelle à Vienne et Madrid. Mets à mi-hampe ton drapeau, souvenir à mi-hampe pour aujourd’hui et à jamais. Cœur : là aussi fais-toi connaître, là au milieu du marché. Crie-le, le schibboleth, à toute force dans l’étrangeté du pays: février. No pasarán. Licorne : tu sais bien ce qu’il en est des pierres, tu sais bien ce qu’il en est des eaux, viens, je t’emmène loin chez les voix de l’Estrémadure. Paul Celan, De seuil en seuil in Choix de poèmes réunis par l’auteur (édition bilingue), Gallimard, Collection Poésie, 1998, pp. 112-113-114-115. Notes, p. 339. Traduction et présentation de Jean-Pierre Lefebvre.
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| PAUL CELAN ■ Paul Celan sur Terres de femmes ▼ → Lob der Ferne → La main pleine d’heures → Lointains → Stimmen → TANT D’ASTRES → Tübingen, Jänner → 13 février | Paul Celan, Tout en un → 5 décembre 1960 | Lettre de Nelly Sachs à Paul Celan → Jeudi 11 décembre 1969 | Lettre de Paul Celan à Ilana Shmueli → Correspondance Nelly Sachs | Paul Celan ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur Lyrikline) Paul Celan disant lui-même dix de ses propres poèmes |
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