Dominique Sorrente |
J’écris comme on décide par fragments

«  Poésie d’un jour  »




    Femme o- le cypr-s s-oriente
    Ph., G.AdC







     J’ÉCRIS COMME ON DÉCIDE PAR FRAGMENTS




    J’écris comme on décide par fragments. Le temps

    d’une lettre cachée qui me retourne vers ma naissance.


    Le monde, sous cette main, est une mise à feu multipliée.


                                                            *


    Jeux d’infinis miroirs : que deviendra, dans tout ce dédale,
    la sentinelle apocryphe ?


                                                            *


    Tu es l’ouverte dans le mensonge comateux qui se donne,
    une traduction improbable tentée avec ses yeux bandés.


                                                            *


    À force d’en finir, le soir tressaille l’origine.
    À force de commencer, le mot partout se bâtit
    une bibliothèque.


                                                            *


    Mais dans le brouhaha de la fête obligée, à heures fixes,
    des applaudissements en mécanique, qui parmi nous sait
    encore observer le grain de sable qui donnera l’alerte ?


                                                            *


    Volant de l’un à l’autre, la poussière passionnée, le jeu
    mystérieux des anges qui se dénouent sur ton corps.


                                                            *


    Femme où le cyprès s’oriente, vent de la poussière, vent de la vie première, rythme,
    là-bas, sans généalogie où l’impossible amour roule sa pierre
    en souriant.



Dominique Sorrente, « Le Je de Collioure », Empire du milieu intérieur, Journal, 2003, in Pays sous les continents, Un itinéraire poétique, 1978-2008, Éditions MLD, 22000 Saint-Brieuc, 2009, pp. 135-136.





DOMINIQUE SORRENTE


Domnique_sorrente
Source



■ Dominique Sorrente
sur Terres de femmes

[À défaut de livre, au moins cette promesse de poème] (poème extrait d’Il y a de l’innocence dans l’air)
C’est bien ici la terre (note de lecture de Laurence Verrey)
C’est la terre
Écueils
[je suis celle qui se voue à la flamme]
Le temps sans rideaux
[L’humeur est passe-partout] (extrait de Tu dis : rejoindre le fleuve)
Pays sous les continents
[Les rideaux] (extrait des Gens comme ça va)
Le Scriptorium/Portrait de groupe en poésie



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site du cipM)
une notice bio-bibliographique (non mise à jour)
→ (sur le site du Scriptorium de Marseille)
un Portrait de Dominique Sorrente






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Commentaires

  1. Avatar de sylvie durbec
    sylvie durbec

    Beau texte.
    Et belle soirée en perspective.
    Longue vie à la poésie et aux fragments!
    SD

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