Agnès Schnell | Présences

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Mémoire errante de noeuds et de méandres détournée
Ph., G.AdC






PRÉSENCES



Écho rugueux
trop lointain.

Mémoire en terrasses
noyée sous l’opacité
veinée de chuchotis
grandissants.

Voyage chaotique
sans attaches
roches empilées
en équilibre douteux
des pages mortes
pour sentinelles.

Seuls des limons
pâteux où l’on s’embourbe
seules des bribes confuses
non déchiffrées
de longs murmures comme fumées
affluant
nous viennent.

Sons érodés
un bourdonnement ondule
vision d’un espace barbare
et nu.

Mémoire errante
de nœuds et de méandres
détournée,
mémoire diapason
prête à vibrer au moindre appel.
Mais d’où venu ?

Pollens de cendre
mêlés
fatras       désordre
larmes et foudre
et ce cri puissant
jamais assoupi
qui nous traverse.

Mémoire grosse
prête à rompre
à renverser
l’infinité apeurée.

Mémoire irradiante
long remuement       en soi.
Éclats       miettes
à rassembler
à collecter…

Toi       à l’écoute
toi te perdant une fois de plus
dans ces hiéroglyphes intimes
griffus       prégnants
qui t’assiègent
et qui t’obsèdent,
écrans opaques sur le présent.




Agnès Schnell
D.R. Texte inédit Agnès Schnell
pour Terres de femmes







■ Agnès Schnell
sur Terres de femmes

[En apparence rien n’a changé] (extrait d’En filigrane, l’Ardenne…)
[Un cri vrille] (autre poème extrait d’En filigrane, l’Ardenne…)
Il y a des jours comme ça



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