Hélène Mohone | Le père à la main de fille

« Poésie d’un jour »


Le mot de p-re pr-c-dant toujours celui de fille
Source






LE PÈRE À LA MAIN DE FILLE


le pas du père papa à la main de fille nue corps idéal pas touché caressé ni blessure de marche aux pieds qui accompagnent Œdipe à la main d’Antigone le mot de père précédant toujours celui de fille refermant à la suite le corps de fille jointures et plis comme un calice un breuvage d’herbes et de lait bu d’un trait lait de petite au souvenir de grande puissance paternelle joue contre puissante figure cheminant entre danse et chant fille tenue lointaine dans l’accompagnement jamais n’ouvrant l’espace déjà soumis à l’œil fermé fermant toujours derrière ce qui s’enfuit l’odeur du pas du père



Hélène Mohone, Le Cœur cannibale, William Blake & Co. Edit, 2003, s.f.









Note d’AP : Hélène Mohone est morte le 3 avril 2008, des suites d’une longue maladie.





■ Hélène Mohone
sur Terres de femmes

Le Cœur cannibale
Psaume (poème extrait du Cœur cannibale)
Son nom d’Ishmaël dans l’Afrique déserte (note de lecture sur L’Enfant africaine, Corpus triste)
En creux sur (poème écrit à la mémoire d’Hélène Mohone)


■ Voir aussi ▼

→ le
site de Hélène Mohone
→ (sur le site de la revue Le Passant ordinaire) plusieurs articles d’
Hélène Mohone


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Commentaires

  1. Avatar de Marie-Christine Touchemoulin

    Mais quand…
    Quand « l’odeur du pas du père… »
    S’annonce au bruit de la moto qui entre dans la cour ?
    S’écrit avec une gifle, du sang éclaboussé sur le mur, et la mort accidentelle de la mère le lendemain ?
    Quel poème écrira l’enfant-témoin de 13 ans lorsqu’il aboutira jusqu’au point de « se poétiser » ?
    Ne me répondez pas, je sais…
    Ce sera…
    La main de la fille « orpheline de mère » mise au pas orphelin de son père…
    Mais là, au regard du texte que vous proposez, je suis hors sujet… il me semble.
    MCT

  2. Avatar de Angèle Paoli

    Je ne sais, Marie-Christine, peut-être cet extrait vous donnera-t-il un autre éclairage…
    « La fillette sent de loin l’odeur qui arrive pour la regarder dormir, elle et frère et sœurs. Elle sent la mort, la charogne qui marche, qui va répandre son odeur sur les draps, traverser la moustiquaire, lui sucer le cœur pour le rendre tout petit, desséché. Elle se cache derrière le traversin.
    La fillette veut s’enfuir, mettre le feu à la case où il y a les affaires de l’odeur, prendre la biche pour ne pas que l’odeur lui fasse mal, la transforme elle aussi en odeur que les charognards vont aimer. Prendre l’antilope naine et disparaître dans l’effroi de la fuite africaine. L’odeur se penche. « Tu dors ? » Silence. »

    Hélène Mohone, L’Enfant africaine, L’Amourier, 2006, pp. 31-32.

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