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Le 20 août 1901 naît à Modica (Province de Raguse, Sicile) Salvatore Quasimodo. Salvatore Quasimodo est, avec Giuseppe Ungaretti, Eugenio Montale, Mario Luzi et Umberto Saba, un des représentants majeurs de la poésie italienne du XXe siècle. Et l’un des chefs de file de l’hermétisme, poésie « pure » (dans l’acception mallarméenne du terme) définie comme « revanche de la parole sur l’action ». Renato Birolli (1905-1959) Portrait de Salvatore Quasimodo, 1942 Huile sur toile, 160 x 60 cm Narodna Galerija (National Gallery), Ljubljana, Slovénie Source
Issu d’un milieu très modeste, contraint très jeune de gagner sa vie pour aider les siens à surmonter la pauvreté (une pauvreté amplifiée par le tremblement de terre et le raz-de-marée survenus à Messine le 28 décembre 1908), Salvatore Quasimodo ne se détourne nullement de la vocation poétique précoce qui le pousse à entreprendre, seul, l’étude des lyriques grecs. Une passion abondamment nourrie par l’immersion dans les grands mythes ancestraux et le monde hellénique dont est imprégnée l’antique Trinacria. Aimanté par cette double postulation poésie/mythes, Salvatore Quasimodo peaufine ses études humanistes. En 1928, à Florence, il est introduit par son beau-frère, Elio Vittorini, dans le cénacle de la jeune revue d’avant-garde Solaria, où paraissent, en 1930, trois de ses poèmes, puis, aux éditions de la même revue, son premier recueil : Acque e terre. Cette publication est bientôt suivie de celle de Òboe sommerso (rivista Circoli, 1932),et d’Erato e Apòllion (1936) (recueils qui seront tous trois rassemblés dans Ed è subito sera, Mondadori, collection Lo specchio, 1942*). En 1938, Salvatore Quasimodo fait ses premiers pas dans l’édition comme secrétaire de Cesare Zavattini, qui l’introduit peu après au sein de la rédaction de l’hebdomadaire Tempo. En 1942 paraît Odore di eucaliptus ed altri versi (1942). Parallèlement à sa production poétique, Quasimodo travaille à la traduction des poètes grecs et latins (Lirici greci, ouvrage consacré à Eschyle, Sophocle, Homère mais aussi Catulle, Ovide, Virgile [1940], est reconnu comme son chef-d’œuvre) et, en 1941, il est nommé, « per chiara fama », professeur de littérature italienne au Conservatorio Giuseppe Verdi de Milan. Après-guerre, il abandonne l’expérience hermétique pour une poésie plus engagée qui se fait de plus en plus élégiaque : Giorno dopo giorno (1947), La vita non è sogno (1949), Il Falso e Vero Verde (1953) [la traduction française de ces trois recueils a paru sous le titre Ouvrier des songes, Librairie La Nerthe, 2008], La Terra impareggiabile (1958) et Dare e avere (1966). En octobre 1959, Salvatore Quasimodo est lauréat du Prix Nobel de Littérature. Il meurt à l’hôpital de Naples le 14 juin 1968 des suites d’un accident vasculaire cérébral survenu à Amalfi.
Alle fronde dei salici (Aux branches des saules) fait partie du recueil Giorno dopo giorno (1947). Dans les complaintes sourdes qui émaillent ce recueil, le poète dénonce les atrocités infligées à son pays par l’occupant allemand. Le poème hendécasyllabique, Aux branches des saules, est caractéristique de l’écriture d’une époque. Réalisme et symbolisme s’y mêlent, loin de l’hermétisme de certaines de ses œuvres antérieures. Le poète tente d’exprimer l’inexprimable. Restent l’émotion intacte et l’expression d’une douloureuse solidarité qui rejoignent l’universel. Une dimension du mythe que l’on retrouve dans le célèbre ouvrage de son beau-frère, Elio Vittorini : Conversation en Sicile.
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SALVATORE QUASIMODO ![]() Source ■ Salvatore Quasimodo sur Terres de femmes ▼ → Et bientôt c’est le soir → Isola → Le silence ne me trompe pas → 22 octobre 1959 | Salvatore Quasimodo, Prix Nobel de littérature → 21 mars | Salvatore Quasimodo, La Terre incomparable ■ Voir | écouter ▼ → (sur YouTube) un extrait d’une interview de Salvatore Quasimodo |
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