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| Dérives d’automne |
Commentaires
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Comme ce poème est beau. Il me donne accès au repliement de l’île avant que l’hiver, si rude, ne s’installe. Ce frissonnement des bêtes de laine donne envie de bergerie et cet escargot est bien hardi. C’est le temps où le hérisson va se faire oursin et s’enfouir sous les feuilles, où les chats vont retrouver en ronronnant le feu dans l’âtre et la poète, loin de sa treille et de la mer inhospitalière, se lovera dans son écriture. Et tout sera bien et rond, assemblé dans la chaude tendresse de la maison aux murs épais et aux volets clos pour les longues veillées. Là, crépiteront à l’amble les bûches et le clavier, à moins que ne crisse la plume sur la douceur de la page… Odeur de châtaignes grillées et de feuilles d’automne. Migration des oiseaux…
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Les plus douces balades, les plus nostalgiques aussi
sont celles que l’on fait en automne
le cœur étreint de cette petite douleur
qui est déjà hiver.
Ton poème est magnifique
d’observation des petites choses
je t’en offre un en retourLa terre est devenue rêche
je n’y sens plus l’espoir des mois passés
lorsque se préparaient au loin les pluies qui bêchent
je n’entends plus que la mélodie
des petites choses blessées.
Derrière chez nous
un chemin simple s’adosse aux herbes des maisons
qui poussent toutes droites
et drues contre les grilles
Je le guidais souvent en arrachant certaines de ses mauvaises graines
heureuses de me défier elles repoussaient plus haut
Parfois l’ombre d’un peu de peur
m’y offrait un abri
et lorsque je cueillais les blanches pierres
pour les poser le long de mon sentier fleuri
leur grain râpeux disait :
« Qui es-tu pour prétendre
quand la lenteur des fleurs déchire ma lenteur? »
Ces mots me tissaient.
Aujourd’hui la lumière, le silence, l’herbe jaunie et rase
effleurent mes souvenirs
et rien ne se déchire
et rien ne se prétend…
Laissons l’hiver venir.
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