Marie Étienne | La femme dit son premier jour

« Poésie d’un jour »



Faut-il ainsi jouer. (1)
Ph., G.AdC






LA FEMME DIT SON PREMIER JOUR



La femme dit son premier jour
                                  dans l’immobile l’apogée
                                  autre côté de l’inconnu
                                  et maintenant
                                  presque en rage
                                  tu me parles de toi
                                  des assauts sur le sol du tournoi frénétique
                                  sans l’angoisse d’avant
Faut-il ainsi jouer ? Évidemment les mots
                                  sont trop moitié du monde
                                  sans cesse découpé
                                  faut-il ainsi tiédir
                                  l’instant de l’autre face
                                  pris au hublot dérange
tant est doux le silence où se frottent les arbres
                                  L’être d’os
                                  soulève la nuit
                                  à la croisée où l’infini augmente
                                  l’oiseau sort
                                  fragmenté




Marie Étienne, La Longe in Le Livre des recels, Éditions Flammarion, Collection Poésie/Flammarion, 2011, page 98.





    Le Livre des recels * réunit l’essentiel de la poésie de Marie Étienne antérieure à Anatolie — c’est-à-dire des textes composés sur une vingtaine d’années, de 1970 à 1990 environ. L’ouvrage est pourtant parfaitement original : non seulement parce qu’une partie de ces poèmes étaient demeurés inédits, mais parce qu’il propose une sorte de récit-cadre, des « scènes de la vie en prose » dans lesquelles Marie Étienne évoque sa trajectoire poétique. Ce va-et-vient constant entre l’écriture et la vie donne toute sa dimension — et sa pleine lumière — au Livre des recels.




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* Disponible en librairie le 19 janvier 2011. En même temps que Le Livre des recels, Marie Étienne publie deux ouvrages en prose : Haute lice et Les Yeux fermés, aux éditions José Corti.





MARIE ÉTIENNE


Marie Etienne
Source


■ Marie Étienne
sur Terres de femmes

L’aigrette (extrait du recueil Le Livre des recels)
Fragments de fresque
Haute lice (note de lecture d’AP)
Marie Étienne : organiser l’indicible (lecture de Patricia Godi)
→ (dans l’Anthologie poétique Terres de femmes)
Marie Étienne | Ce qui reste
22 novembre 2009 | Marie Étienne, Les Yeux fermés (extrait des Yeux fermés)






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