Herberto Helder | [Je lève les mains]

« Poésie d’un jour »



[JE LÈVE LES MAINS]




Les hauts fonds des miroirs
Photocollage, G.AdC





Levanto as mãos e o vento levanta-se nelas.
Rosas ascendem do coração trançado
das madeiras.
As caudas dos pavões como uma obra astronómica.
E o quarto alagado pelos espelhos
dentro. Ou um espaço cereal que se exalta.
Escondo a cara. A voz fica cheia de artérias.
E eu levanto as mãos defendendo a leveza do talento
contra o terror que o arrebata. Os olhos contra
as artes do fogo.
Defendendo a minha morte contra o êxtase das imagens.




Herberto Helder, Última Ciência, Lisboa: Assírio & Alvim, 1988, in Ofício Cantante, Lisboa: Assírio & Alvim, 2009.







Je lève les mains et en elles le vent se lève.
Des roses montent du cœur tressé
du bois.
Une queue de paon tel un ouvrage astronomique.
Et dans la chambre en crue les hauts fonds des miroirs.
Ou bien l’exaltation de l’océan des blés.
Je cache mon visage. La voix regorge d’artères.
Et je lève les mains pour défendre la légèreté du talent
de l’effroi qui le gagne. Les yeux
des artifices du feu.
Pour défendre ma mort de l’extase des images.




Herberto Helder, Science Ultime (Última Ciência, Assírio & Alvim, 1988) in Le Poème continu, 1961-2008, Gallimard, Collection Poésie, 2010, page 224. Préface de Patrick Quillier. Traduit du portugais par Magali Montagné et Max de Carvalho.





HERBERTO HELDER


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■ Herberto Helder
sur Terres de femmes

O Amor em Visita



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