H.D. (Hilda Doolittle) | Tribute to the Angels [40]

« Poésie d’un jour »



Je ne voulais pas dire blanc de sculpteur ou de peintre
Ph., G.AdC





TRIBUTE TO THE ANGELS [40]



This is no rune nor symbol,
what I mean is — it is so simple

yet no trick of the pen or brush
could capture that impression;

what I wanted to indicate was
a new phase, a new distinction of colour;

I wanted to say, I did say
there was no sheen, no reflection,

no shadow; when I said white,
I did not mean sculptor’s or painter’s white,

nor porcelain; dim-white could
not suggest it, for when

is fresh-fallen snow (or snow
in the act of falling) dim?

yet even now, we stumble, we are lost —
what can we say?

she was not impalpable like a ghost,
she was not awe-inspiring like a Spirit,

she was not even over-whelming
like an Angel.




H.D. (Hilda Doolittle), Tribute to the Angels, Oxford University Press, London, 1945, in H.D., Trilogy, Oxford University Press, London, 1973 ; New Directions Paperbook, New York, 1998, page 106.






TrilogyHOMMAGE AUX ANGES [40]



Ceci n’est ni rune ni symbole,
ce que je veux dire est ― c’est si simple

pourtant aucune ruse du stylo ou du pinceau
ne pourrait capter cette impression ;

ce que je voulais indiquer était
une nouvelle phase, une nouvelle distinction de couleur ;

je voulais dire, j’ai dit
qu’il n’y avait ni éclat, ni reflet,

ni ombre ; quand j’ai dit blanc,
je ne voulais pas dire blanc de sculpteur ou de peintre,

ni porcelaine ; blanc pâle ne pourrait pas
en donner l’idée, car quand

la neige fraîchement tombée (ou la neige
au moment où elle tombe) est-elle pâle ?

pourtant maintenant, nous titubons, nous sommes perdus ―
que pouvons-nous dire ?

elle n’était pas impalpable comme un spectre,
elle n’était pas terrifiante comme un Esprit,

elle n’était même pas atterrante
comme un Ange.




H.D. (Hilda Doolittle), Hommage aux anges in Trilogie, Éditions José Corti, Série américaine, avril/mai 2011, page 88. Traduit par Bernard Hoepffner.





Trilogie d'H.D.





H.D. [HILDA DOOLITTLE]

HD
Image, G.AdC



■ H.D.
sur Terres de femmes

At Baia
[The golden apples of the Hesperides] (extrait de Hermetic Definition)
un autre poème extrait de Trilogy d’H.D. : The Walls Do Not Fall [4] (+ traduction en français de Jean-Paul Auxeméry | traduction en français de Bernard Hoepffner)
20 mai 1958 | Journal [Fin du tourment] de H.D.
18 avril 1958 | L’inculpation d’Ezra Pound est levée (+ d’autres extraits de Fin du tourment d’H.D.)
→ (dans la galerie Visages de femmes)
un autre poème extrait de Trilogy d’H.D. : The Walls Do Not Fall [I] (+ traduction en français de Bernard Hoepffner)



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Corti)
la fiche de l’éditeur consacrée à Trilogie d’H.D.
→ (sur Poezibao)
Trilogie, de H.D. (par René Noël)
→ (sur Les Carnets d’Eucharis de Nathalie Riera)
un autre poème extrait de Trilogie d’H.D. : Les murs ne tombent pas [1] (traduction en français de Bernard Hoepffner)
→ (sur Modern American Poetry)
un dossier consacré à H.D.
→ (sur books.google.fr)
de très larges extraits de Trilogy







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Commentaires

  1. Avatar de Martine

    Ce nuancier est très beau, j’aime ces passerelles entre les Arts et soi, pour servir l’art intime de soi-même, car n’est-ce pas un art de se livrer de la manière la plus pure, la plus sensible possible, et ce avec la pointe de mystère indispensable ? Mille bises…

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