Dominique Sorrente | Écueils

« Poésie d’un jour »



Milan royal en vol
Source







ÉCUEILS



Ouest

         En plein vent,
         presque rien qui suffise
         à l’exercice de l’oiseau.



Sud-Ouest

         L’anxiété veille sous l’icône
         tandis que s’efface peu à peu
         la pensée vieille, l’immobile
         dans une odeur de bougie.



Sud

         Sur les lèvres de la faille,
         où chacun, seul, a son refuge,
         son oubli.



Sud-Est

         D’un autre côté,
         ce soir, sans faute,
         à la croisée des routes.



Nord

         Habite ceux
         que tu ignores.
         Maintiens en haute mer
         la barre obscure.



Nord-Ouest

         L’oiseau de l’île voit
         ce qui vient de la terre,
         l’herbe perdue entoure
         le ciel.




Dominique Sorrente, Pays sous les continents, un itinéraire poétique, 1978-2008, Éditions MLD, 2009, pp. 73-74. Préface de Jean-Marie Berthier.




Note d’AP : Dominique Sorrente est lauréat du Prix Georges-Perros 2011 pour son recueil Pays sous les continents.





DOMINIQUE SORRENTE


Domnique_sorrente
Source



■ Dominique Sorrente
sur Terres de femmes

[À défaut de livre, au moins cette promesse de poème] (poème extrait d’Il y a de l’innocence dans l’air)
C’est bien ici la terre (note de lecture de Laurence Verrey)
C’est la terre
J’écris comme on décide par fragments
[je suis celle qui se voue à la flamme]
Je t’envoie ma chanson des jours bleus
Le temps sans rideaux
[L’humeur est passe-partout] (extrait de Tu dis : rejoindre le fleuve)
Pays sous les continents
[Les rideaux] (extrait des Gens comme ça va)
Le Scriptorium | Portrait de groupe en poésie



■ Voir aussi ▼

→ (sur Publie.net)
Dominique Sorrente | Pays sous les continents
→ (sur Poezibao)
un autoportrait de Dominique Sorrente
→ (sur le site du Scriptorium de Marseille)
un Portrait de Dominique Sorrente



Retour au répertoire du numéro de juin 2011
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

  1. Avatar de le dantec denise
    le dantec denise

    J’aime bien ces haïku d’oiseaux

  2. Avatar de Delivré
    Delivré

    Dans les cardinaux de Dominique Sorrente, chacun de nous peut reparcourir ses propres mythes. Je veux dire, on grandit tous avec des préjugés géographiques, des amours inexpliqués. Moi par exemple, l’Europe centrale m’a toujours fascinée. Je veux encore aujourd’hui descendre le Danube, à pied, à cheval, en bateau, en auto stop, en charrette, de la source à la fin (je ne l’ai jamais fait, mais je le ferai, aussi sur que le nord est au nord): j’ai vécu à Vienne plus de trois ans, mais ce parcours, que je me promets être un moment qui ne serait que pour moi avec le monde, sera une marche en arrière, une révélation.
    Les hasards et les rencontres m’ont menée en Amérique du Sud, ou en Afrique du Nord. Mais rien n’y fait: c’est le Danube!
    Etrangement, c’est ce que je lis dans Sorrente : une carte de sa vie, ses cardinaux. L’ouest, son miroir, le nord obscur qu’il ignore et qu’il craint, l’est, cet autre qu’il croise, le sud, ce jeune recueillement, et lui-même, cette vieille Europe qui se consume comme une bougie, cet Illuminismo qui se croit seule lumière!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *