Ph., G.AdC
CHCI TO SLYŠET
Na dně každé písně,
i té nejsmutnější,
na dně každé sklénky
něco tiše cinká.
Někdy víc
a jindy jenom málo.
Chci to slyšet.
Bůhví co mne nutí,
ale musím čekat na cinknutí,
jinak by se moje srdce bálo.
JE VEUX L’ENTENDRE
Au fond de chaque chanson
même la plus triste
au fond de chaque verre
quelque chose sonne doucement.
Une fois plus fort
Une autre fois à peine.
Je veux l’entendre.
Dieu sait ce qui me pousse
à attendre que vienne ce son,
sinon j’aurais la peur au cœur.
Jan Skácel, Ce que le vin sait de nous [Kdo pije potmě víno, Brno, 1988], éditions de La Lettre volée, Bruxelles, 1998, page 8. Traduit du tchèque par Jan Rubeš.
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JAN SKÁCEL
Jan Skácel (7 février 1922 ― 7 novembre 1989) a fait partie, avec Ludvík Kundera, Oldřich Mikulášek, Jan Trefulka et Milan Uhde, d’une importante génération de poètes et écrivains moraves qui se sont regroupés à la fin des années 1950 autour de la revue Host do domu [« Un invité dans la maison »], publiée à Brno.
Son premier recueil (Kolik příležitostí má růže [Combien de chances a la rose]), paru en 1957, donne d’emblée le ton à une dizaine d’autres qui vont suivre : c’est une poésie du temps suspendu, de réminiscences et de l’intimité des moments privilégiés où le vécu est comme traversé par une angoisse métaphysique.
Entre 1968 et 1981, Skácel est interdit de publication mais ses recueils circulent en samizdat et sont édités à l’étranger. Une reconnaissance internationale (prix Pétrarque, prix d’Europe centrale à Vilenica) s’ajoute peu avant sa mort à celle que lui manifestent depuis longtemps les lecteurs tchèques.
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de Radio Praha) un article (en français) consacré à Jan Skácel (19-01-2008 | Václav Richter) (+ le poème « Les îles » extrait du même recueil)
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