Valérie Rouzeau | [Tout s’écaille]

« Poésie d’un jour »


[TOUT S’ÉCAILLE]



Tout s’écaille et moi j’ai froid
Il faut m’aider comme je suis
Ta trace sur la neige vieil hiver
J’y pense entre mes mauvais murs
Mes beaux draps mon bonhomme fondu
Je mangerai du pain perdu
Un flocon grain de grêle grêlon
Et du vin direct au flacon
Boirai sous le ciel bas et lourd
De mon plafond piqué de taches
Moisissures moustiques écrasés
Pattes de mouche indéchiffrables
Signes d’humilité peut-être
D’humidité assurément.




Valérie Rouzeau, Vrouz, Poésie, La Table Ronde, 2012, page 46.





Valérie Rouzeau, Vrouz





    « Pour la première fois, Valérie Rouzeau se frotte au sonnet. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre :

Ma quarantaine sans amour sauf
Ses poignées qui ne fondent pas


ou une drôlerie rêveuse :

Pendant qu’elle digitale envoie textos
Ses orteils dansent nus vernis vernis nus
Sur son trône d’un moment siège de tram
Elle pianote joliment ses jtm.


Elle se tient au cœur du monde, en même temps qu’à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s’empare du quotidien et fait violon de tout bois. » (note de l’éditeur)



VALÉRIE ROUZEAU


Rouzeau Durigneux
D.R. Ph. Michel Durigneux
Source





■ Valérie Rouzeau
sur Terres de femmes


[Anthologie du vers unique] (extrait d’Éphéméride)
[Chez mes hôtes en pays gaga] (autre extrait d’Éphéméride)
[J’aime aller dans la rue avec en tête un chant] (extrait de Sens averse)
Vrouz (lecture de Tristan Hordé)
une fiche bio-bibliographique sur Valérie Rouzeau
À me bercer (extrait de Va où)
Nous nous serions perdus (poème de jeunesse)
Oie rêve à l’azur (note de lecture sur Apothicaria)
25 décembre | Valérie Rouzeau, Quand je me deux
Quand je passerai
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Dans le vent d’hiver
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le portrait de Valérie Rouzeau (+ un extrait de Va où)




■ Voir aussi ▼


→ (sur le tiers livre)
un dossier de 34 pages sur Valérie Rouzeau, réalisé par l’équipe de la médiathèque municipale Jacques-Thyraud de Romorantin-Lanthenay [texte de présentation d’Angèle Paoli] (PDF)



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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    L’écriture poétique de Valérie Rouzeau entre dans mes yeux comme une matière sonore chaotique. Etrangement, je suis d’abord submergée par ce charriage de mots-pierres et puis tout s’apaise. La langue se pose, devient perméable. J’entre et j’entends une parole toute simple, toute frissonnante, comme mouillée d’eau lustrale, comme un être qui mettrait au monde la langue et s’en enroberait… C’est très beau.
    « …Un flocon grain de grêle grêlon… »

  2. Avatar de Patrick ASPE
    Patrick ASPE

    «  »je n’ai plus de larmes, l’avenir c’est la vie.
    l’encre frissonne
    jette sur l’instant sa croyance
    rêverie partagée aux fuites en avant
    l’ultime rayon fracasse les mémoires
    grève lente sur un sable insoumis
    passagère tremblante des bourrasques de mots
    tu t’agites comme un oriflamme à l’horizon des bizarres
    «  »…Des ports de la mémoire….je n’ai plus de larmes, l’avenir c’est la vie. «  »

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