Nathalie Riera | in angulo

« Poésie d’un jour »



Dans une confusion d’esprit  vers l’automne dans l’ombre hors de l’enclos
Diptyque photographique, G.AdC






in angulo



en replis les mélodies
liesse des chevaux liés au monde
remonte
après la mort
après la faim


l’amande la menthe


où s’élève et retombe
la poussière des terres du sud
dans une confusion d’esprit
vers l’automne
dans l’ombre hors de l’enclos


ce que j’entends vient des lèvres sans mot
robe de couleurs au fond de la grange


_______________________


je n’ai pas d’histoire à raconter
mes flèches ne sont pas d’un bois léger




Nathalie Riera, Variations d’herbes, Les Éditions du Petit Pois, Collection Prime Abord, Béziers, 2012, page 10.







Variations d'herbes





NATHALIE  RIERA



Nathalie Riera Gudu
Image, G.AdC




■ Nathalie Riera
sur Terres de femmes


Variations d’herbes (note de lecture d’AP)
[Trame blondoyante la prairie des mots] (extrait d’Instantanés des géographies de l’amour… )
[elle a pleuré imploré la main absente] (extrait de Paysages d’été)
Carnet de campagne II (extrait de Puisque beauté il y a)
[dévêtue la main] (extrait de Feeling is first)
Là où fleurs où flèches (extrait de GPU 6 | ground power unit)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
page aphone où tout est voix (poème inédit)




■ Voir aussi ▼


Les Carnets d’Eucharis (le site de Nathalie Riera)
→ (sur le site des Éditions du Petit Pois)
une notice bio-bibliographique sur Nathalie Riera





Retour au répertoire du numéro de juin 2012
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Étrange et mystérieuse cette écriture venue de lèvres sans mot, d’une femme qui les tresse à même la peau de l’herbe et le cuir des chevaux comme si ça lui était donné et que la joie entrait en elle par effraction du silence.
    L’amande et la menthe… l’amante, j’entends… les mots se déguisent et sonnent en velours d’eux-même, se cachant dans les sons comme rosée dans ces Variations d’herbes

  2. Avatar de Thierry Delgrandi
    Thierry Delgrandi

    Admiration. Le mot du troisième vers – remonte – est un axe entre un moment collectif et la mort. L’effondrement arrive: poussière, folie, ombre. Enfin l’énoncé calme.
    Ses flèches sont lourdes mais elles gagnent le ciel: un monde en quelques lignes.
    J’ai pensé aux affrontements des cavaliers de Dona Barbara du père Gallegos mais quel beau poème …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *