Sophie Loizeau | [L’œil persiste aux lisières]

« Poésie d’un jour »



[L’ŒIL PERSISTE AUX LISIÈRES]



L’œil persiste aux lisières
Et ne voit pas plus loin
Qu’un fond obscurci de fumée d’herbes barrant
La route
Ce for intérieur du soir à sa vie
Moutonnante hirsute égale
En pesanteur aux mouvements
D’un essaim
Bientôt le repli des perdrix
Leurs cris de camp levé
S’il ne reste ma part quelqu’un fait son nid
Avec mes cheveux les feuilles
D’un autre et la laine vierge
De ma peau demeure
Dans son strict dénuement
Accrochée aux clôtures
Qui bornent cette terre en lisière de laquelle
Je suis
Le symbole flottant de ma vacuité




Sophie Loizeau, « Sous l’écorce » in Le Corps saisonnier, Le dé bleu, 2001, page 39.



SOPHIE LOIZEAU


Sophie Loizeau
Ph. © Adrienne Arth
Source




■ Sophie Loizeau
sur Terres de femmes

Sophie Loizeau, Bergamonstres (note de lecture d’AP sur Bergamonstres, publiée dans la revue Europe d’août-septembre 2008)
vendredi (extrait de Bergamonstres)
les rêves les mieux ouvrés (extrait de La Femme lit)
caudal (extraits)
→ (dans l’anthologie Terres de femmes)
le bain de diane [extrait du roman de diane, paru en mai 2013 aux éditions Rehauts]



■ Voir | écouter aussi ▼

le site personnel de Sophie Loizeau
→ (dans Levure littéraire n° 7)
un entretien de Sophie Loizeau avec Rodica Draghincescu
→ (sur le blog Membrane)
Sophie Loizeau lisant un extrait du Corps saisonnier
→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
une fiche bio-bibliographique consacrée à Sophie Loizeau
→ (sur le site de l’écrivain Claude Ber)
une bio-bibliographie de Sophie Loizeau





Retour au répertoire du numéro de juin 2012
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Le corps saisonnier est épuisé. Ce poème n’en a que plus de valeur. C’est un peu triste ces voix qui s’éteignent au dernier exemplaire du dernier tirage. Il nous faut les chercher et les retrouver dans des revues de poésie.
    Ce poème, cette revue Terres de femmes sont faits de mêmes saisons effilochées sur des corps entrevus fugitivement. Quelque faune ou naïade aura traversé la châtaigneraie et ce fin voile de fumées d’automne. Un monde de sortilèges où les mots ne servent pas seulement le langage mais aussi la mémoire du corps. C’est beau et fluide, presque insaisissable : de l’eau, du sable, du vent ? Un frisson sous la peau du monde…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *