Claudine Bohi | [Duels de lumière]

« Poésie d’un jour »



Duels de lumières
Ph., G.AdC






[DUELS DE LUMIÈRE]



Duels de lumières
élargissant le ciel jetant le rose dans le bleu
roulant du vert au jaune sous la langue
et sur la mer
c’est du coup le dénuement du sens
son vide à l’horizon


voici sa pauvreté sa dilution dans un espace
trop lavé
tu respires mal
tu enfonces tes mains dans le sable
pour éprouver
pour tenir


un désert s’étend dans les mots
tout s’évide et se creuse
il n’y a plus de signes
rien sinon l’implacable fourmillement des choses
du verre sous les paupières un craquement du
silence
mourir dans ces brisements




Claudine Bohi, La plus mendiante, Le bruit des autres, 2007, page 32.





CLAUDINE BOHI


Vignette C BOHI




■ Claudine Bohi
sur Terres de femmes


Et cette fièvre qui demeure
Secret de la neige (poème extrait de L’Enfant de neige)
Le funambule sans son fil
Mère la seule (lecture d’Isabelle Lévesque)
Une lumière de terre (poème extrait d’Une saison de neige avec thé)
L’invisible (poème extrait de Mettre au monde)
Naître c’est longtemps (lecture d’AP)
Naître c’est longtemps (lecture de Philippe Leuckx)
Corps levé (poème extrait de Naître c’est longtemps)
[L’eau son puits étrange] (poème extrait de On serre les mots)
[à force de mots sur la peau] (poème extrait de Parler c’est caresser un corps)
[La raison sort toujours de l’irrationnel] (poème extrait de Rêver réel)
Une lumière de terre
Claudine Bohi | Philippe Bouret, Cet enfant sans mot qui te commence (lecture d’AP)
Claudine Bohi | Olivier Gouéry [Voici donc le matin]
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
si ce n’est pas trembler
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le Portrait de Claudine Bohi (+ deux poèmes)




■ Voir aussi ▼


→ (sur le site du Printemps des poètes) une
fiche bio-bibliographique de la Poéthèque sur Claudine Bohi





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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Une lumière qui consumerait les couleurs et, dans le vide creusé par cette lente disparition, le chant grêle d’une femme, intranquille. L’écriture s’ouvre sur la mer, séparée. Un temps insignifiant se sédimente dans le poème. Plus de repères. Les mots remontent à cet avant de la lumière. La femme, immobile, muette se soustrait au monde du temps perdu, en deuil de sa parole, en perte de son écriture. Réduction à un présent de disparition. Pétrification. Énigme.
    Mais rien n’est arrêté, juste en attente… dans la vibration du silence.
    Magnifique.

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