Marie Ginet | Plus vaste que nous

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En contrebas des songes déjà s’éveillaient les moteurs
Ph., G.AdC






PLUS VASTE QUE NOUS




Glisser dans le sommeil et m’en échapper
pour demeurer là
dans la pure et entêtante présence d’un être
dont la voix murmurait : je suis là…


Scruter le souffle d’un sommeil


Dans la chambre de linge blanc
porte numérotée
nacelle chaude sur la nuit


Tandis que les yeux ouverts sur l’instant
qui se prolongeait
j’écoutais la ville
passage d’averse
vent sur la vitre


Une fontaine de douceur
luxe de pensées lentes en manège friable
une fontaine de douceur pour un inconnu


Si proche fleuve sombre aux veines de la pleine nuit


En contrebas des songes déjà
s’éveillaient les moteurs
et plus tard dans l’à peine montée du gris sous les rideaux noirs
tel un chant du coq à la vibration des fatigues
la lointaine scansion d’un marteau piqueur
des hommes en bleu de travail
dans le matin froid d’octobre question


Mais nous étions là
et tout était vaste
plus vaste qu’octobre
avec ses chandails
ses langes linceul
ses sanglots secrets


Plus vaste que nous
comme un fleuve en souffle
à scruter matin.




Marie Ginet
poème inédit pour Terres de femmes (D.R.)





MARIE GINET


Marie Ginet. 2
Source



      Marie Ginet alias Ange Gabriel.e se passionne pour la poésie et pour l’oralité, et a rejoint le mouvement slam en 2001. Elle a animé des rencontres littéraires avec Bernard Noël, Charles Juliet, Salah Stétié, Valérie Rouzeau, et propose depuis septembre 2009 une émission radiophonique hebdomadaire « Les voix du slam », diffusée sur dix-huit radios du Nord de la France. En mars 2010, les éditions de l’Agitée ont publié Souffles nomades, un livre album préfacé par Jean-Pierre Siméon. Formée à l’animation d’ateliers d’écriture à l’ALEPH de Paris, elle a animé des dizaines d’ateliers auprès de détenus, de jeunes en difficulté, de retraités et de passionnés de littérature,… Elle s’attache à faire découvrir et aimer la poésie contemporaine, et encourage la création et la prise de parole par/pour toutes et tous.





■ Marie Ginet
sur Terres de femmes

[Être de quelque part. Ou juste en venir] (extrait de Dans le ventre de l’Ange et autres cachettes)
Invasion de nuages
Une scie contre les barreaux (extrait de Pulsation)



■ Voir aussi ▼

→ (sur Recours au poème)
une recension de Souffles nomades de Marie Ginet, par Dominique Sorrente





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Commentaires

  1. Avatar de Astrid SHRIQUI GARAIN
    Astrid SHRIQUI GARAIN

    « Il neige parfois des fleurs aux portes du printemps ».
    « L’amande du rêve ne résiste au vide que par l’espérance des fleurs à venir ».
    Marie Ginet, Souffles Nomades, Editions l’Agitée.
    Elle égrène et sème sa parole sur les terres de notre imaginaire.

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