Bernard Noël | [le temps ne sait rien]

« Poésie d’un jour »


Le commencement a déjà commencé
Ph., G.AdC







[LE TEMPS NE SAIT RIEN]



le temps ne sait rien
de nous il est seulement
ce trou qui passe dans
les yeux
               une porte par qui
sortir vers le début
de l’avenir
                    toujours
je t’attends derrière
ton visage
                    qui sait
où s’achève le tu
il y a cette déchirure
et puis
             le commencement
a déjà commencé
un pronom sans fin




Bernard Noël,  Des formes d’Elle, 4, in Les Plumes d’Éros, Œuvres I, P.O.L, 2010, page 282.





Eros 2





BERNARD NOËL


Bernardnoël02
Ph. © Steve Seiler
Source





■ Bernard Noël
sur Terres de femmes


19 novembre 1930 | Naissance de Bernard Noël
L’Encre et l’Eau
La Langue d’Anna
la paume caressant un souffle
Sur le peu de corps, 18
Fenêtres fougère (extrait de Sur un pli du temps)
TOI est le nom sans néant
Viens dis-tu
19 octobre 1977 | André Pieyre de Mandiargues | Bernard Noël
Édith Azam | Bernard Noël | [comment ça s’ouvre un corps] (extrait de Retours de langue)
Édith Azam | Bernard Noël, Retours de langue (lecture d’AP)
Mohammed Bennis | Bernard




■ Voir aussi ▼


→ (sur Terres de femmes)
7 mars 1908 | Naissance d’Anna Magnani (lecture de La Langue d’Anna de Bernard Noël, par AP, in Revue Nu(e)49)
l’Atelier Bernard Noël de Nicole Martellotto





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Commentaires

  1. Avatar de christiane
    christiane

    Le temps… qui sépare et réunit, matière de rien aussi étrange que le langage. Les deux ne contiennent rien mais révèlent. On ne sait ni pour l’un ni pour l’autre quand et comment ils sont nés. Quel miracle cette bouche, qui un jour libéra de la parole et… du silence. Signes écrits, paroles tues. Blanc de la page, silence du cœur. Et le temps passe qui ne passe pas pour nous passagers si peu sages entre un je et un tu… Bernard Noël se sert des mots pour faire surgir – dans l’oubli du temps – l’intimité comme une empreinte de douceur. C’est sa façon à lui d’aller vers le réel… interminable.

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