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[L’ARAIGNÉE RÈGNE SUR L’ENFANCE] Source
Emprisonné, le ferment de vie
au fond de son petit fagot Fil invisible tendu sous le pas
— fil gluant où s’attache l’ombre
L’araignée accroche son fil à chaque geste
Retient les mots au piège de sa toile
Capte ses victimes au centre immobile
Se nourrit des non dits qui
lui gonflent le ventre
Enfante le silence L’araignée prend la tristesse dans ses mailles
Sécrète une soie grise C’est voile sur le regard Au coin des lèvres
Un fil retient le sourire L’araignée règne sur l’enfance L’araignée tricote son fil
fagote les mémoires
Elle remonte le fil
à chaque retour de l’histoire
et le mange
et le renforce
couche sur couche
malaise familial incompréhension
pas trouver sa place
M’enseigneras-tu araignée à piéger mes pensées dans une toile
à avaler le passé
et la tristesse et l’amertume à tendre mes fils sous la rosée du matin Ce sera lumière éclatée en gouttelettes vives joie captive d’une cellule à naître
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| GENEVIÈVE BERTRAND Source ■ Geneviève Bertrand sur Terres de femmes ▼ → [Traversée de l’herbe nue] → Voyage au pays des papesses… ■ Voir aussi ▼ → (sur Cursives 74) un entretien avec Geneviève Bertrand (entretien mené par Odette et Michel Neumayer, mars-juin 2009) + une bibliographie → (sur Dépositions, le Blog d’Olivier Bastide) Geneviève Bertrand/Une idée de la poésie (+ une bio-bibliographie) |
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