Joyce Mansour | Entre les orties et le sureau

«  Poésie d’un jour »



Pierre Alechinsky, Carré blanc, page de titre, dédicace
Source






ENTRE LES ORTIES ET LE SUREAU




Ô bonheur

L’air fluide et tendre cède plus mollement que l’eau

La  grenouille  confie  ses  clameurs  aux  rochers   lisses   du

maquis

À l’appétissante bouillie au bassin vert miroitant

Zone marécageuse entre le souffle et les roseaux

Le  silence  respire et j’expire immobile  et  sanguine  comme

 le drapé du rêve

Je retiens mon souffle et c’est le calme

Calme la vague émue

Calme le sable le ciel et l’introuvable tortue

Calme le cri qui ne s’élèvera plus

Sois  heureuse  car  la  nuit  repose  dans  le  courant  qui  tire

vers le large
Et  l’éléphant  blanc  ouvre  la  porte  qui   donne sur   la  baie

Et blêmit car ici même le vent sait attendre


Ochinèse*, 1963





Joyce Mansour, « L’heure érogène », Carré Blanc, éditions du Soleil, Collection Le Soleil Noir dirigée par François Di Dio [1921-2005], 1965, page 66. Première de couverture de Pierre Alechinsky.**




________________
* NOTE d’AP : Ochinèse [Ochinese, « Les eaux calmes », en corse] est le nom d’un lieu-dit en bord de mer, dans le désert des Agriates, au sein de la commune de Saint-Florent (Haute-Corse). Le commissaire-priseur et romancier Maurice Rheims avait notamment acquis là, en 1950, une ancienne bergerie, rétrocédée par Paule de Beaumont (au sein d’une parcelle du domaine de Fornali dont la comtesse était propriétaire depuis 1946). Joyce Mansour a séjourné à Ochinèse en juillet 1963.
** Joyce Mansour, Prose & Poésie | Œuvre complète, Actes Sud, 1991, page 429. Ouvrage épuisé chez l’éditeur. Réédité en 2014 par les éditions Michel de Maule sous le titre Œuvres complètes, prose et poésie, édition enrichie par des inédits.








Carré blanc





Joyce Mansour, Carré blanc





JOYCE MANSOUR


Joyce Mansour
Image, G.AdC




■ Joyce Mansour
sur Terres de femmes

Une femme créait le soleil (poème extrait de Cris)
Cris (autre extrait du recueil Cris)
25 juillet 1928 | Naissance de Joyce Mansour (notice bio-bibliographique + une note de lecture d’André Pieyre de Mandiargues sur le recueil Cris et un extrait de Histoires Nocives)
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le Portrait de Joyce Mansour (+ un poème extrait du recueil Rapaces)



■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur le site Les Hommes sans Epaules)
Joyce Mansour
→ (sur Recours au Poème)
les œuvres complètes de Joyce Mansour
→ (sur le site des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique)
Suite de cinq dessins à l’encre de Chine sur vergé ancien de Pierre Alechinsky pour Carré blanc de Joyce Mansour (tirage série A)
→ (sur YouTube)
une émission de France Culture : Poésie sur parole d’André Velter, consacrée à Joyce Mansour (première diffusion : 4 septembre 2005)
→ (sur le site de la revue Possibles)
Yves Martin lit Joyce Mansour
→ (sur Esprits Nomades)
« Joyce Mansour, L’ange blasphémateur de la nuit et du sexe » (une page consacrée à Joyce Mansour)
→ (sur books.google.fr)
J. H. Matthews, Joyce Mansour, Editions Rodopi, Amsterdam, 1985
→ (sur cairn.info)
« Réinventer le lyrisme. Joyce Mansour, poète-femme du surréalisme » (résumé d’une thèse soutenue en décembre 2001 par Stéphanie Caron, et publiée chez Droz en février 2007 sous le titre Réinventer le lyrisme : Le Surréalisme de Joyce Mansour)
→ (sur rodin.uca.es)
« Le langage du corps dans Cris de Joyce Mansour », par Cristina Boidard Boisson (1995) [PDF]





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