Geneviève Vidal | Loger Lumière

« Poésie d’un jour »



LOGER LUMIÈRE



Visages
en mal de douceur

se voudraient logis de lumière

mais    poumons désaccordés
disjonction des preuves

Battement des volets
fondent les oiseaux noirs

ombres agrandies de leur tumulte

Apatride ton nom    Lumière

allant par ciels arbres vagues

fuseau d’oiseaux blancs

Parfois t’envahit une pourriture

Quel signe guérira nos plaies

Tes brisures touchent à l’intime

Mise à nu des chairs

Pourquoi tant d’ennemis
affairés à te cacher

Périclite la confiance

Gémir      à l’unisson d’un soleil malade

Soif que rien n’étanche hormis ta clarté

Pertes que seul ton soleil restaure

Tenir
dans les tempêtes

Patiente à te faire croître     Lumière
arbre en majesté

désir d’air
vidé de son sang noir

Crescendo
tes yeux m’enveloppent d’un feu ample et doux
m’emportent
de par les sept mondes

Decrescendo
revenir à l’obscur au froid au fermé

armée de lueurs



Geneviève Vidal, « 4. Apatride ton nom », Vêtue de vent suivi de Nuit balinaise, Jacques André Éditeur, collection POÉSIE XXI, 2014, pp. 48-49.







Geneviève Vidal, Vêtue de vent.jpg 2





GENEVIÈVE VIDAL



■ Geneviève Vidal
sur Terres de femmes

Exil
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Vie donner/nommer



■ Voir aussi ▼

le site de Geneviève Vidal
→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
une fiche bio-bibliographique sur Geneviève Vidal






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