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[QUAND L’ATTENTE EST TOMBÉE]
Quand l’attente est tombée, les jours passent, on les sent à peine glisser, on ne sait plus si l’oiseau qui crie parfois la nuit, comme un égorgé, a crié la nuit dernière ou il y a une semaine, un mois, on ne sait plus si on a passé ici un été ou toute une vie. On se dit qu’il vaut mieux qu’il en soit ainsi, mieux que l’attente qui rend chaque minute dense, épaisse comme un tronc de micocoulier ; on se dit qu’il vaut mieux cet écoulement que l’arrêt, la suspension du souffle, puisque de toute façon la rencontre viendra, à son heure, en son lieu, et que les blés continueront à mûrir, les arbres à être nommés.
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MATHILDE VISCHER Ph. © Yvonne Böhler Source ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions p.i.sage int.érieur) la notice de l’éditeur sur Lisières de Mathilde Vischer → (sur Recours au poème) des extraits de Lisières → (sur Terre à ciel) d’autres extraits de Lisières (+ un entretien avec Cécile Guivarch, et une notice bio-bibliographique) |
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