Cécile Oumhani | Touching land

« Poésie d’un jour




TOUCHING LAND



Mango leaves gently rustle
across time and places
years I cannot count

as distant words whisper
down the empty street
Telugu French and English
far away and yet so close
I could almost touch them

the lights of Chennai
flicker one November evening
a long heard childhood tale

come true as the plane lands
deep green foliage arching branches
across the pavement
so like the sepia photos
in the old embossed album
my mother treasured
in another country across the oceans

do things ever cease being
or do they stay on
familiar names
waiting sounds and fragrances wafted
colours fleeting in the night air
never quite imprinted

on the sepia photos

and yet as unmistakable
as the sound of lost voices






TOUCHER LA TERRE



Des feuilles de manguier murmurent
à travers le temps et les lieux
les années je ne les compte pas

des mots chuchotent
dans la rue déserte
télugu français et anglais
loin et pourtant si proches
je pourrais les toucher

les lumières de Chennai
vacillent un soir de novembre
histoire d’enfance entendue il y a longtemps

incarnée quand l’avion atterrit
feuillages vert foncé voûte des branches
au-dessus de la chaussée
comme les photos sépia
dans le vieil album de cuir gaufré
qu’aima tant ma mère
dans un autre pays au-delà des océans

les choses cessent-elles d’être
ou bien restent-elles
noms familiers
dans l’attente d’une visite
bruits légers bribes de parfum
couleurs qui passent dans l’air de la nuit

floues sur les photos sépia
et pourtant

aussi reconnaissables
que l’écho de voix perdues



Cécile Oumhani, Passeurs de rives, Éditions La tête à l’envers, 2015, pp. 48-49-50-51. Encres de Myong-Nam Kim.






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CÉCILE OUMHANI


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■ Cécile Oumhani
sur Terres de femmes

Interview de Cécile Oumhani par Rodica Draghincescu
(+ Bio-bibliographie)

Aux prémices du sable
[Dès l’aube ils s’interpellent]
Éclats de rêves
Le Café d’Yllka (note de lecture d’AP)
Rêves de draps (extrait de Mémoires inconnues)
[j’ai marché dans l’ignorance] (poème extrait de La Nudité des pierres)
Ne craignons pas la nuit
La Nudité des pierres (lecture d’Isabelle Lévesque)
Temps solaire, III
[S’abandonner au sommeil] (extrait de Tunisie, Carnets d’incertitude)
Avant-propos de Lalla ou le chant des sables d’Angèle Paoli
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Manhattan redux
→ (dans la galerie Visages de femmes)
Cécile Oumhani, « Seuils possibles », Revue Confluences Méditerranée n° 22, été 1997



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site de la revue Texture)
une lecture de Passeurs de rives par Philippe Leuckx
→ (sur le site du Printemps des poètes)
une fiche bio-bibliographique de la Poéthèque sur Cécile Oumhani
→ (sur Levure Littéraire n° 7)
Sous le « bleuté des plis de la nappe », d’admirables ciselures (note de lecture d’AP sur L’Atelier des Strésor de Cécile Oumhani)



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