Anne-Marie Kégels | Peut-être

« Poésie d’un jour


PEUT-ÊTRE




Quand la nuit sera souveraine
— toutes étoiles dérobées
derrière d’immobiles nuages —
je m’appuierai à la fenêtre,
je m’éblouirai de l’immense noirceur,
j’ordonnerai à mes yeux de se faire lame,
de transpercer ce velours de ténèbres
jusqu’à la trame,
au-delà de l’intime secret.

Par la déchirure
je verrai peut-être
une bête ensauvagée,
j’apercevrai peut-être la tête dodelinante
d’un cèdre somnambule,
plus loin encore, peut-être,
je surprendrai ce qui n’a pas de nom
et fait battre le cœur.



Anne-Marie Kégels, Porter l’orage, éditions André De Rache, Bruxelles, 1978, page 26. Prix Louise-Labé 1979.







ANNE-MARIE KÉGELS


Anne-Marie Kégels
Photo © J.-L. GEOFFROY
Source




■ Voir aussi ▼

→ (sur Terre à ciel)
un dossier sur Anne-Marie Kégels établi par Lambert Schlechter
→ (sur le site de la Maison de la Poésie de Namur)
une notice bio-bibliographique sur Anne-Marie Kégels





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