Agota Kristof | Des routes hurlantes

« Poésie d’un jour




SIKOLTÓ UTAK



Csillagtalan éjszakák rázzák a fákat
egyre sötétebb szemem és az esték
kitágulnak lucskos levelek
csapódnak lucskos homlokomra

elveszve futok síneken és lengő drótokon
sikoltó utak fonódnak elém lágy
ködök fehérítik dermedtre a mezőket

reggelre hűvös hó hull távoli
úszó hegyek mögé süllyedt az ősz
rokkant és csöndes lesz a város

messze vagy messze mint a nyár
arcok sorompók vetődnek közénk
ablakod sötét üvegeire festi
ezüst emlékeit a szél







DES ROUTES HURLANTES




Des nuits sans étoiles secouent les arbres
mon œil est de plus en plus noir et les soirées
se dilatent des feuilles poisseuses
frappent mon front luisant

égarée je cours sur des rails et des fils qui se balancent
des routes hurlantes s’entrelacent devant moi
les brouillards cotonneux blanchissent les champs gelés

au matin la neige fraîche tombe au-delà
des montagnes flottantes l’automne disparaît
la ville devient prostrée et silencieuse

tu es loin aussi loin que l’été
des visages et des barrières s’interposent entre nous
et sur les vitres sombres de ta fenêtre
le vent peint ses souvenirs argentés




Agota Kristof, Clous, poèmes hongrois et français, Éditions Zoé, CH-1227 Carouge-Genève, 2016, pp. 140-141. Traduit par Maria Maïlat.






Agota Kristof, Clous,





AGOTA KRISTOF


Agota-kristof
Source




■ Agota Kristof
sur Terres de femmes

Clous (lecture de Martine Konorski)



■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Zoé)
la page de l’éditeur sur Clous d’Agota Kristof





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