Claude Ber | [Toujours la langue veut dire]

« Poésie d’un jour



[TOUJOURS LA LANGUE VEUT DIRE]



Toujours la langue veut dire. L’air. L’eau. La terre. Les écluses du corps. Les séjours de l’esprit. L’immensité captée dans un miroir de poche. Le loin de la fenêtre vu. Ciel découpé au carreau et sa hauteur à portée de main. Lumière traversière que je traverse comme un chuchotement tant est naine ma taille à proportion. Instant précieux.
Fugacement, sur la soie tiède d’un rai de lumière le temps voluptueux. Derrière la herse de rayons, une perfection accessible. Clarté de l’air tombée des toits pentus.
Dans une communauté tactile de matière le jour, la peau, les pigments et les pores. Respiration. Avant voir.
Avant sentir. Avant être. Dans vivre
lavé de tout.



[…]



Je passe le bras sur ta nuque. Ta peau est légère. Tes cheveux parfumés.
Est-ce un pressentiment d’éternité leur glissé entre mes doigts
à te lever cette élégance
et la voix résonnant pour nous seuls quand nous aimons.
Au lointain d’exister
nous nous joignons.
Épaules délestées du lourd de leur fatigue. Parées de pluie, qui tombe fine sur fond de nuit assombrie s’éclaircissant dans sa hauteur comme un angle d’équerre. Où demeurer debout. Dans une posture de gisant redressé.
Au secret entre les lèvres
pommier fleuri dans le bombé des joues
le vivre nu.



Claude Ber, « L’inachevé de soi » in Il y a des choses que non, éditions Bruno Doucey, Collection « Soleil noir », 2017, pp. 59 et 63.






Claude Ber  Il y a des choses que non




CLAUDE BER


Claude-BER  ©-Adrienne-Arth NB
Ph.© Adrienne Arth
Source




■ Claude Ber
sur Terres de femmes

Il y a des choses que non (note de lecture d’AP)
Épître Langue Louve (note de lecture d’AP)
In memoriam (extrait d’Épître Langue Louve)
La mort n’est jamais comme (note de lecture d’AP)
Je dis mer (extrait de La mort n’est jamais comme)
Les mots, le vent, les herbes racontent (extrait de Mues)
Sinon la transparence (extrait du recueil Sinon la transparence)
Vues de vaches (note de lecture d’AP)
Claude Ber, Pierre Dubrunquez, L’Inachevé de soi (note de lecture d’AP)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
le miel à la bouche




■ Voir aussi ▼


le site de l’écrivain Claude Ber





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Commentaires

  1. Avatar de Nathalie
    Nathalie

    Bonne fête, Angèle!
    Je croyais encore avoir ton adresse mail… Je suis négligente pour t’écrire. Et pourtant, Terres de femmes continue de m’enchanter et de me suggérer des achats de livres.
    Dernièrement, j’ai beaucoup aimé ton poème sur les mains.
    Amitiés de Picardie
    Nathalie

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