Élisabeth Chabuel | Et ils sont (extrait)

« Poésie d’un jour



ET ILS SONT
(extrait)




au bout de l’aveuglement

nous sommes des branches de bois sec
devenus
cassants comme du verre

cassés

plus bons qu’à disparaître


sous nos yeux vides
la mer régurgite un corps d’enfant

et nous crions




nous crions le nom de l’enfant

nous regardons l’enfant
nous mettons la photo de l’enfant sur nos murs

nous transférons la photo de l’enfant
nous transférons à tout va la photo de l’enfant
nous transférons
la photo de l’enfant

et nous crions
nous crions le nom de l’enfant
nous crions à tout va le nom de l’enfant
nous crions
le nom de l’enfant

nous crions et nous crions
petit enfant à bouchon sur le sable
à fleur d’écume
tout mouillé
on dirait qu’il dort

notre petit dormeur du sable



Élisabeth Chabuel, « Et ils sont » (extrait) in revue Voix d’Encre n° 56, mars 2017, pp. 52-53. Photographies d’Alain Blanc.






Voix d'encre 56 2






ÉLISABETH  CHABUEL


Chabuel portrait
Source





■ Élisabeth Chabuel
sur Terres de femmes

Intime violence
Veilleur (lecture d’AP)
Je (extrait du Veilleur)
[on ne pense pas au présent] (extrait des Passagers)
17 juillet 1944 | Élisabeth Chabuel, 7 44
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Le Moment




■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Voix d’encre)
la fiche de l’éditeur sur le numéro 56 de la revue Voix d’encre






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