Raphaële George | [On ne devrait jamais arrêter d’écrire, ce qui est poésie surtout]




[ON NE DEVRAIT JAMAIS ARRÊTER D’ÉCRIRE, CE QUI EST POÉSIE SURTOUT]



On ne devrait jamais s’arrêter d’écrire, ce qui est poésie surtout. On perd l’habitude, le souffle, le ton, on perd même sa compréhension faite de tant d’amabilité, et bêtement l’arrêt nous rend ignorant de ce qui juste avant nous était encore nécessaire. Ainsi on sort de la grâce. Peut-être est-ce ce qui m’est arrivé à force d’avoir peur de mal faire, de mal dire. Je me crois maintenant en un point de non-retour. Il faut que je retrouve ma force antérieure mais comment ? Il faut que je retrouve une certaine innocence, cette poésie attachée et venue des sentiments simples, accepter cette montée de la nostalgie, cette montée que la plupart du temps nous ne pouvons laisser venir et que nous occultons.


On ne devrait jamais s’arrêter d’écrire, tout ce qui est poésie surtout. On perd l’habitude, et bêtement on devient ignorant de la musique qui lui est nécessaire. D’une certaine façon on sort de la grâce. Peut-être est-ce ce qui m’est arrivé à force d’avoir peur de mal faire, de mal écrire. J’arrive maintenant à un point de non-retour. Il faut que je retrouve ma force antérieure. Il faut que je retrouve une certaine innocence, la poésie attachée aux premiers sentiments, à une certaine montée de la nostalgie, cette montée que la plupart du temps nous ne pouvons laisser venir et que nous occultons.*



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* Ces deux variantes existent sous forme dactylographiée, sans qu’il soit possible d’établir l’antériorité de l’une par rapport à l’autre.



Raphaële George, Je suis le monde qui me blesse, journal intégral (1976-1985), Éditions Unes, 2017, page 113. Édition établie par Jean-Louis Giovannoni et Nicolas Marquet.






Raphaële George  Je suis le monde qui me blesse




RAPHAËLE GEORGE


Raphaële George




■ Raphaële George
sur Terres de femmes

Double intérieur (lecture d’Isabelle Lévesque)
Feu noir sur feu blanc, ou comment lire Raphaële George ? (chronique de Gisèle Berkman)
Ghislaine Amon (Raphaële George) | [Ne parle pas, ne dis rien] (extrait du Petit Vélo beige)
[Amour]
Suaires (extrait de Double intérieur)
2 avril 1951 | Naissance de Raphaële George (+ extrait de Double intérieur)
22 août 1978 | Raphaële George, feuilles éparses
7 juin 1982 | Raphaële George, Journal
3 février 1984 | Lettre de Raphaële George à Jean-Louis Giovannoni (+ La Main de Raphaële George, par Jean-Louis Giovannoni)
30 avril 1985 | Mort de Raphaële George (+ notice bio-bibliographique)



■ Voir aussi ▼

→ (sur lelitteraire.com)
une lecture de Je suis le monde qui me blesse par Jean-Paul Gavard-Perret
le site Raphaële George, créé par Jean-Louis Giovannoni





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