Dominique Sorrente | [Les rideaux]

« Poésie d’un jour




Rideaux
« Certains, parmi les gens,
tirent les rideaux en plein jour »
Ph., G.AdC







[LES RIDEAUX]



Les rideaux.

S’ils étaient offerts et sans repli, les yeux
tomberaient à la renverse,
malades, exténués sans doute de trop d’horizon.
Comme les portes
dont ils sont la réplique souple, chiffonnée,
ils isolent et laissent passer.

Certains, parmi les gens,
tirent les rideaux en plein jour,
parce qu’il faut être séparé du soleil
pour mieux sentir comment les corps remuent
à faire l’amour.



[…]



À certaines heures,
les yeux des gens se ferment
pour éprouver le monde du dedans,
ils disent que c’est leur manière
de croire à une habitation,
ils disent aussi parfois le mot prière,
le mot refuge.

Avec eux, ils se fabriquent une porte
par où ils passent de l’autre côté.
on voit à peine leur solitude
quand elle s’étire d’une lampe à une autre
démesurément.



Dominique Sorrente, « Ils sont les gens » in Les Gens comme ça va, Cheyne éditeur, Collection verte, 2017, pp. 28-30.






Dominique Sorrente  Les Gens comme ça va





DOMINIQUE SORRENTE


Dominique Sorrente
Source




■ Dominique Sorrente
sur Terres de femmes

[À défaut de livre, au moins cette promesse de poème] (poème extrait d’Il y a de l’innocence dans l’air)
C’est bien ici la terre (note de lecture de Laurence Verrey)
C’est la terre
Écueils
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Je t’envoie ma chanson des jours bleus
Le temps sans rideaux
[L’humeur est passe-partout] (extrait de Tu dis : rejoindre le fleuve)
Pays sous les continents
Le Scriptorium | Portrait de groupe en poésie





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