[NE NOUS EN PRENONS PAS À L’INVISIBLE]
Ne nous en prenons pas à l’invisible,
nul visage, en fait, ne s’évanouit.
Si nous sommes aveugles, c’est à force
de nous taire. Ne resterait-il que le mot “silence”,
nous l’arracherions au silence, résolument,
nous redeviendrions à travers la maison déserte
ces enfants aux aguets : innombrables, les fentes,
innombrables, les bruits s’insinuent, balbutient,
se répercutent, nous réapprendrions
la langue des nuits ou des souffles
comme des yeux ne s’appuyant que sur l’ouïe.
Pierre Dhainaut, « (La nuit, la nuit sans rémission…) », État présent du peut-être, éditions Le Ballet Royal, Collection du Grand Ballet, 2018, page 21. Image de couverture : aquarelle de Caroline François-Rubino.
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