Jacques Ancet | [Mais c’est parce qu’il est tard]

« Poésie d’un jour



[MAIS C’EST PARCE QU’IL EST TARD]



Mais c’est parce qu’il est tard
que tu sais. Au fond du jour
cette cendre qui l’éclaire,
et même si tu les serres,
ces mains dans tes mains, perdues.



Tu dis : le rideau, la chaise.
Tu dis : matin, feu, balcon.
Quand tu dis tu te retournes,
tu prends ce qui n’est plus là
tu le mets devant toi
et tu vois : le retard
est dans les noms : murs, doigts,
voyage, branches, visages.
Le bleu tombe avant le bleu :
c’est toujours tard dans la bouche.



Trop tard aussi sur la vitre
avec le gris, le violet :
la nuit se fait dans le jour,
le jour se fait dans la nuit,
l’un ou l’autre on ne sait plus.



Jacques Ancet, « Tard » III, in Voir venir Laisser dire, La rumeur libre éditions, Collection La Bibliothèque, 2018, pp. 79-80-81.






Jacques Ancet  Voir venir Laisser dire





JACQUES ANCET


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Source




■ Jacques Ancet
sur Terres de femmes

[Le chant du même oiseau n’a pas cessé de me poursuivre] (extrait de Huit fois le jour)
Dans l’indéfini (extrait de Chronique d’un égarement)
L’égarement
L’identité obscure (extrait du chant 9 de L’Identité obscure)
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[On dit quelqu’un] (extrait des Travaux de l’infime)
On voit toujours (extrait de Puesto que él es este silencio)
Oublier l’heure (extrait de Chronique d’un égarement)
14 juillet | Jacques Ancet, Comme si de rien
10 décembre 2001 | Jacques Ancet, Un morceau de lumière
4 novembre 2012 | Jacques Ancet [Sous le bruissement du sang, tweet]



■ Voir aussi ▼

→ (sur Esprits Nomades)
une page Jacques Ancet
→ (sur le site de La rumeur libre éditions)
la fiche de l’éditeur sur Voir venir Laisser dire





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