|
LES PYLONES (extrait)
Jusqu’à l’aube, jusqu’à la pointe laiteuse du jour, jusqu’au bord de nos lèvres, tout un pays s’approche derrière la nuit et vient d’une langue avide lécher nos mains, redonner vie aux ombres mortes […] C’est l’heure où les jardins encore humides sous les arbres en fleurs déplient leurs couvertures comme une terre promise avant que monte avec le jour l’amertume poussiéreuse des fenouils On fait des nœuds aux phrases on les attache entre elles, maille après maille, ainsi s’étend autour de nous un grand filet de bruits, de conversations, de murmures, où s’éveille, suspendu, tout un village de terre, d’asphalte nos voix se croisent dans l’aube comme des phares un peu flous, comme les marguerites effacées de ton vieux tablier ténues, elles frôlent le sol sans se briser Sur les collines, les pylônes, grands insectes aériens, vont s’envoler et la terre alentour se couvrir de pommiers, de barrières, d’abricotiers, comme une table vide, d’échos José-Flore Tappy, « Les pylônes » in Trás-os-montes (poèmes), La Dogana, Collection Poésie, Genève, 2018, pp. 72-73-74. |
| JOSÉ-FLORE TAPPY Ph. © Yvonne Böhler Source ■ José-Flore Tappy sur Terres de femmes ▼ → [elle transpire l’humide la verte terre] (poème extrait de Lunaires) → [Même par poignées les allumettes] (poème extrait de Tombeau) → [Qui se penche] (poème extrait de Hangars) → [Tandis qu’un nom dans ma tête chantonne] (poème extrait de L’île in Terre battue) → Tombeau (lecture de Bernadette Engel-Roux) ■ Voir aussi ▼ → (sur culturactif.ch) une fiche bio-bibliographique sur José-Flore Tappy (+ de nombreux poèmes) → (sur Le Courrier) un article de Marc Gueniat sur José-Flore Tappy (au lendemain de la remise du Prix Schiller) → (sur asymptote) une notice bio-bibliographique (en anglais) de John Taylor sur José-Flore Tappy (+ plusieurs poèmes) |
Retour au répertoire du numéro d’août 2018
Retour à l’ index des auteurs
» Retour Incipit de Terres de femmes
Laisser un commentaire