Cécile A. Holdban | Îles

« Poésie d’un jour



ÎLES



Ses yeux sont plus vieux que son corps.
Elle les cache, les plonge dans les profondeurs, alors l’enfance demeure
seule sur les îles.

Les îles ont des yeux. Elle le sait, les abrite dans son nom.
Elles ont des yeux sous l’eau, immergés dans le sel, qui a coulé
dans les rivières et la dissolution des roches venues jusqu’à la mer.

Les îles ont des yeux, elle a nagé longtemps dans les eaux de leur ventre
Sirène muette, échouée au rivage du souffle elle a ouvert ses paupières,
grand sa bouche et recraché l’eau.

Les îles se touchent entre elles par le faisceau des yeux
dans la lucidité des fonds elles forment des archipels,
des volcans sous-marins
dorment, respirent et s’aiment parmi les tellines et les praires
elles se meuvent sans mouvement
elles ne connaissent ni l’âge ni la mort ni le temps.

Elles effacent dans leurs yeux
les lettres claires de son nom.




Cécile A. Holdban, « II Demeure » in Toucher terre, Éditions Arfuyen, Collection « Les Cahiers d’Arfuyen » n° 238, 2018, pp. 42-43.






Holdban Toucher terre






CÉCILE A. HOLDBAN


Cecile A. Holdban




■ Cécile A. Holdban
sur Terres de femmes

Toucher terre (lecture d’AP)
À la fenêtre (poème extrait du recueil Ciel passager)
Ciel passager (présentation publique de Thierry Gillybœuf)
Hiéroglyphes (poèmes extraits du recueil L’Été)
[Il n’est pas d’autre lieu que celui de l’absent] (poème extrait de La Route de sel)
Poèmes d’après suivi de La Route de sel (lecture d’Isabelle Lévesque)
Poèmes d’après suivi de La Route de sel (lecture d’Emmanuel Merle)
[Suspendre ma voix] (poème extrait du recueil Un nid dans les ronces)
Xénie
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
[Je ne tuerai point]





Retour au répertoire du numéro d’octobre 2018
Retour à l’ index des auteurs


» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *